Idea store, la bibliothèque du futur?


J’ai lancé il y a quelques semaines l’idée d’une réflexion collaborative autour de la bibliothèque du futur. En faisant quelques recherches, j’ai trouvé pas mal d’infos grâce à ce wiki crée en 10 minutes par David . J’ai trouvé aussi des liens et des éléments très intéressants dans Bibliopédia sur le sujet. Voici une présentation succinte du projet par Heather Wills, directrice du programme Idea Store, pour l’arrondissement Tower Hamlets de Londres


Je vous recommande tout particulièrement pour compléter de lire l’article de wikipédia, très complet. Bon allez je sais vous avez peu de temps, alors voilà une petite synthèse :

Idea Store est un nouveau concept de bibliothèques, ouvertes sept jours sur sept, en libre-service, avec crèche et café, combinant services d’informations, de formation continue, de rencontres et de loisirs au cœur du quartier de Tower Hamlets à Londres.

Les Idea Store bénéficient d’une approche unique et novatrice: partenariats étendus permettant une approche globale des prestations de service, leçons tirées du commerce et du marketing, intégration des services, création d’une image forte axée sur le client, consultation étendue et continue. Les centres sont en effet ouverts 7 jours sur 7 en libre service, et offrent, en plus des services traditionnels de la bibliothèque :

  • un apprentissage tout au long de la vie (éducation, orientation, apprentissage familial, conseils) ;
  • des services d’information et de soutien scolaire ;
  • un espace d’expositions, de concerts ;
  • un café et une garderie ;
  • un parc informatique moderne ;
  • un accès libre à Internet ;
  • prêt de DVD, CD, cédéroms.

Chaque Idea store est donc bien plus qu’une bibliothèque : on vient y prendre des cours de danse, de yoga ou d’autres activités, faire garder ses enfants ou y rencontrer des amis, faire ses courses ou ses devoirs. Des activités pour les enfants et des animations ont lieu dans la bibliothèque même : l’organisation d’un match de foot, par exemple, donnera lieu ensuite à des échanges de livres sur le foot. L’aspect ludique des activités proposées (« Learning is fun at your local Idea Store ») est mis en avant pour attirer le plus possible ceux qui ne vont jamais à la bibliothèque. Le « Idea magasine » informe les lecteurs sur l’offre culturelle des bibliothèques et du quartier (expositions, animations…). Les Idea store n’ont donc pas pour vocation d’être des bibliothèques de travail, ni de recherche mais bien des lieux de vie incontournables du quartier.

Comme l’avait remarqué justement ce blogueur, on constate vite qu’il s’agit d’orienter l’équipement et les services vers les usagers. Il suffit de jeter un oeil au site web d’un idea store pour se rendre conmpte que la palette des services n’a rien à envier à pas mal de grandes médiathèques de villes moyennes. (par contre on peut pas en dire autant des heures d’ouvertures!)

Au fond, on ne fait que renommer la bibliothèque pour mieux l’insérer dans le tissu urbain, économique, culturel et social. Soit. Jusque là ça ne me pose pas de problème tant en France l’image des bibliothèques est négative et constitue un frein à leur utilisation…(on vient tous des cabinets de curiosité de la Renaissance, ne l’oublions pas! 🙂 La question est : est-ce que ça marche?

Cette approche non traditionnelle de la bibliothèque a permis de remplir l’objectif premier qui consistait à stopper la baisse de fréquentation des bibliothèques et à doubler le nombre de prêts et d’inscriptions aux cours. L’offre d’accès à Internet est un plein succès : 60 % à 90 % des ordinateurs sont utilisés en heure de pointe. Chrisp Street attire désormais plus de 30 000 visiteurs par mois (plus du triple que leurs prédécesseurs). La proximité des Idea store avec les centres commerciaux crée des pôles attractifs qui dynamisent l’économie et la vie culturelle du quartier. On peut également constater que les gens ont un grand respect pour les lieux : il y a très peu de vandalisme (vol de livres, matériel abîmé…) dans ces bibliothèques.

Bon là je reste sur ma faim : Alors que l’article énonce des objectifs de politique publique ambitieux…tout à coup l’objectif premier redevient la fréquentation !? Ben c’est normal qu’elle augmente la fréquentation si les heures d’ouvertures sont plus larges! (c’est comme les statistiques sur la délinquance qui mesurent l’augmentation de l’activité de la police ça…soupir).

Ce qu’on ne sait pas en revanche c’est si l’ouverture de ces équipements publics a eu un quelconque effet sur les objectifs de politique publique qui étaient fixés…

Quel résultats, et du coup quels impact sur le développement économique local de ces quartiers? sur l’intégration scolaire ? sur l’image du quartier?

En attendant d’avoir ces infos (si si j’aimerai bien les avoir moi), il est quand même très intéressant de jeter un coup d’oeil sur les projets architecturaux que cette tentative de renouvellement de la bibliothèque a inspiré. Allez hop un petit diaporama avec Flickr! (cliquez sur l’image pour voir le diaporama)




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