Premières pierres d’une stratégie numérique pour les médiathèques du Val d’Europe

Vous le savez peut-être si vous suivez mon blog, mais je suis responsable de la médiation numérique des collections au sein du réseau des médiathèques du SAN du Val d’Europe, depuis septembre 2007.

Je l’ai souvent rappelé ici, la médiation permet de mettre en œuvre des outils et des services destinés à faire de rencontrer une offre et une demande documentaire…et d’abord dans un lieu. Dans le réseau du SAN du Val d’Europe où je travaille, nous avons un projet assez innovant et ambitieux de mise en scène des collections…(voir mon billet sur le sujet)

Dans la même démarche, nous cherchons comme beaucoup de bibliothèques à proposer des contenus et de susciter des échanges. Car nombreux sont les usagers qui n’osent pas (ou ne veulent pas, hein) s’adresser à nous pour des conseils ou des recommandations en face à face…(bien qu’un face à face avec pas mal de bibliothécaires de notre équipe puisse être bien agréable, mais je m’égare)

En outre, il s’agissait de monter que :

Nous avons donc décidé de….mettre des étiquettes adhésive sur les documents. De telles étiquettes existaient déjà avant mon arrivée dans ce réseau, grâce à l’initiative bienveillante de l’indispensable Christelle, qui avait lancé l’idée de transférer les notes prises à l’occasion des réunions d’office en fiction adulte sur des étiquettes blanches, format standard. Le succès était au rendez-vous puisque les livres ainsi étiquetés sortaient plus que les autres!

A mon arrivée (septembre 2007), je suis parti de cette pratique (précieuse) pour en faire l’élément de base d’une mise en valeur de collections. Nous avons donc crée une nouvelle charte graphique et mis au point dans un groupe (baptisé le groupe étiquette) une procédure de coordination de la rédaction et de la validation desdites étiquettes. Christelle, restant la cheville ouvrière de la production des étiquettes je me charge personnellement d’en coordonner la production et d’inciter les membres du personnel à intégrer ces petites critiques dans le circuit de production des étiquettes…à l’occasion des offices, ou lors d’opérations de mise en valeur prédéfinies.

Et devinez quel est l’outil le plus adapté pour produire ce type de contenu de manière collaborative? Un wiki bien sûr! (j’y reviendrai en détail dans un prochain billet)

Mais voyez plutôt un exemple d’étiquette, par Yann (notre grand spécialiste du polar: voyez son blog!)

Ce genre d’étiquette est destiné à figurer sur la première de couverture, quel que soit le type de support. Elle est rédigée avec la volonté d’une subjectivité assumée. Le personnel a accepté de mettre son prénom sur les étiquettes. En outre, car tout cela, vous l’aurez compris est un éléments d’une stratégie numérique plus globale, chaque contenu ainsi imprimé sur étiquette figure aussi sur notre site web : voir l’exemple de cette notice, dans l’OPAC, puisqu’Archimed (notre prestataire) a eu la bonne idée de permettre l’insertion d' »avis de bibliothécaires » dans le catalogue. Je précise à cette étape que nous sommes en cours d’intégration des premières de couvertures dans notre catalogue, ce qui le rendra plus attractif qu’il ne l’est actuellement. (grâce aux données fournies par Electre, d’ici début mai 2008).

La seconde étiquette porte sur les liens d’un document avec d’autres. Cette forme d’étiquette est destinée à figurer sur la quatrième de couverture, ou a défaut à l’intérieur du boitier DVD lorsqu’elle masque trop d’informations. L’idée est ici de favoriser des recommandations fondées sur les choix des bibliothécaires et leur connaissance de la collection. Ces recommandations sont purement subjectives et assumées comme telles, elle peuvent intervenir sur tous types de supports à conditions qu’il soit présent dans le réseau des médiathèques.

Comme la question des objectifs des recommandations se pose, nous nous gardons la possibilité de « thématiser les recommandations » en ajoutant une phrase de type : « sur le même thème », « pour approfondir », etc. Notre système informatique ne nous permet pas de reproduire ces informations sur le catalogue pour l’instant.

Voici quelques principes retenus pour ces étiquettes :
  • On parle bien de critiques qui peuvent être positives et/ou négatives à condition d’être mesurées et argumentées, dans tous les cas…car le résumé de l’histoire est sur la 4e de couverture ou encore dans la notice en provenance d’Electre, que l’on paie fort cher pour intégrer ces éléments. Point n’est donc besoin de recommencer….. Dans le cas où le débat fait rage en interne nous mettons deux étiquettes! (une pour et une contre)
  • Les étiquettes sont petites (les critiques sont limitées à 53 mots pour être exact) mais l’avis intégral (plus long) peut être intégré dans le portail. Il est donc demandé aux rédacteurs deux versions : une courte et une longue.
  • Les étiquettes représentent l’avis d’une personne, elles sont permanentes (en effet, au nom de quoi supprimer décoller l’étiquette après une période donnée ?)
  • On peut avoir un avis sur tout type de document : livre, cd, dvd, livre-cassette, documentaires aussi ! Sur notre site, il existe un système de notation de 1 à 5 avec des étoiles. Les notes sont les mêmes sur le portail et sur l’étiquette.
  • Pour les critiques sur les documentaire jeunesse : il est demandé de conserver un ton neutre dans l’expression : c’est-à-dire d’employer de préférence des tournures impersonnelles : pas de tutoiement ni de vouvoiement…(lien au choix local de mélanger les documentaires adultes et jeunesse)
  • Pour la fiction jeunesse : Nous avons décidé de nous adresser aux enfants sur l’étiquette l’idée est rédiger une phrase d’accroche sur l’histoire. En revanche, il est possible de développer un point de vue plus destiné à un adulte dans la « version portail » de l’étiquette. (et évoquer les qualités éditoriales, par exemple de tel livre.)
Des précisions pour finir : il est bien sûr trop tôt pour mesurer l’impact réel de cette initiative. (j’y reviendrai, mais c’est trop tôt). Elle n’en demeure pas moins une manière de susciter les réactions des usagers de notre territoire et au delà, puisqu’il est prévu de pouvoir diffuser à l’avenir ces critiques au sein de réseaux sociaux pré sélectionnés. Bien sûr nous envisageons aussi de pouvoir valoriser d’une manière ou d’une autre les avis de nos usagers, qui peuvent d’ores et déjà aujourd’hui en toute liberté mettre leurs avis dans notre catalogue…Encore faut-il en premier lieu proposer du contenu pour qu’il aient envie de le faire, où encore mieux : le proposer là où ils ont des chances de les voir, nos avis….mais ce sera la seconde étape. Tous vos retours sont les bienvenus sur cette initiative.

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