Exclusif : comment cataloguer un livre en 1 min 43 secondes!
J’évoquais l’autre jour Thierry Giappiconi et son action en faveur de la récupération des notices en ligne. Après des années de militantisme à cet égard, de nombreuses bibliothèques ont compris aujourd’hui l’intérêt de récupérer des notices. Pourtant, il faut dire aussi qu’il existe de multiples manières de réduire le temps consacré aux tâches de catalogage : on peut par exemple se contenter de télécharger une notice Electre et tout refaire après à la main, en se disant, tout fier, « quel bande de nuls chez Electre : ils savent pas cataloguer! ». On peut aussi oublier de récupérer les fichiers d’autorité de la Bnf et passer son temps à recréer en local ce que fait la Bnf au niveau global… Je caricature à peine et vous comprendrez comme moi qu’il existe d’autres possibilités plus efficaces…
La bibliothèque de Fresnes, dirigée par Thierry Giappiconi a vraiment fait le choix de rationaliser cette étape du circuit du document. Voilà ce que ça donne ci-dessous pour la première fois en vidéo : vous constaterez qu’il ne faut qu’1 min 43 pour cataloguer une notice! J’en entends déjà qui pensent : mais y a d’autres étapes après? NON! Le système mis en place à Fresnes permet de récupérer une notice de gestion qui sera ensuite écrasée automatiquement par la notice issue de la BNF à sa parution (grâce au vendangeur d’Aloès). L’intégration des fichiers d’autorité de la Bnf permet une indexation matière également automatique. Seuls des champs locaux et des champs budgétaires sont complétés. Les outils utilisés sont Aloès, Decitre et Zébris
Vous vous posez encore des questions? alors voici un diaporama qui répondra je l’espère à vos interrogations Il s’intitule Pourquoi privilégier la Bibliographie Nationale Française, par Thierry Giappiconi :
de plus en plus de bibliothèques procèdent ainsi …
à mont de marsan nous avons décidé d’informatiser de cette façon aussi, ne nous manque que le vendangeur ou moissonneur qui est en cours de développement chez notre éditeur…
je vous conseille tous d’adopter ces solutions qui font gagner beaucoup de temps,
ps pour bibliobsession… l’exclusivité est un peu euuu … galvaudée !!!
lol
@ Johann : en fait ce qu’il manque à beaucoup de bib c’est justement le vendangeur! c’est l’outil qui permet d’ailleurs de vraiment gagner du temps. Encore une fois, si on demande si beaucoup de bibliothèques récupèrent les notices : alors oui évidemment il y en a beaucoup! Mais je serai curieux de savoir combien on un vendangeur ET les fichiers d’autorité de la BNF….
@bibliobsession …
moi aussi je serais curieux de savoir, j’en connais une au moins …
les bibliothèques de la seyne sur mer avec carthame et un « moissonneur » puisque visiblement vendangeur est une appellation commerciale aloès.
C’est la première bibliothèque où j’ai été responsable du multimédia et de l’informatisation… on y utilise aussi la technologie RFID ident avec un retour d’expérience de maintenant plus de deux ans avec gestion multisites, pour les gens que celà interresse.
J’ai aussi un « mini cahier des charges » ou plutôt des spécifications pour un collecteur ou moissonneur au cas où il faudrait réinventer la roue auprès de votre éditeur progiciel… (si vous n’êtes pas en open source !!!).
Donc les gens interressés peuvent me contacter sans hésiter.
sylvère tu as raison, le système de vendangeur est encore très méconnu par les professionnels et certains editeurs disent celà « impossible ou non réalisable » par commodité alors qu’on le sait, le système est très simple et repose sur du client serveur z3950.
ps : il m’a manqué ton blog !!!!
Une question un peu bébête, mais quid du catalogage dans le SUDOC ? A quel moment de la chaîne cela intervient ? Là aussi, on récupère une notice ?
Après, sur le fond : oui, cela doit permettre de gagner un temps très important. Ce que j’aimerais savoir, c’est si des BU se sont lancées dans la récupération de notices. Je sais que JP Kalfon, directeur du SCD de Paris 5, est un ardent promoteur du principe. Mais dans les faits, comment cela fonctionne-t-il, là-bas ou ailleurs ?
Une remarque enfin: je me demande si le niveau d’exigence de « propreté » des notices n’est pas un critère plus important en BU de niveau recherche qu’en BM. En Bu, nous avons des lecteurs d’un genre un peu particulier : les enseignants-chercheurs. Ceux-là, s’il y a des erreurs dans les notices, ils vont nous le faire remarquer. Par contre, il est clair que les étudiants de première année s’en contrefichent.
On pourrait donc envisager de n’utiliser que les notices de la BnF. Sauf que la BnF est beaucoup plus lente à cataloguer que les BAS. Ou alors, il faudrait utiliser les notices d’electre pendant quelques mois, puis les écraser avec celles de la Bnf au bout d’un certain temps…
je me permet de répondre à MxSZ …
vous le dites vous même, des systèmes permettent aujourd’hui de venir automatiquement écraser une notice par une autre jugée de qualité supérieure, par un système de filtre d’imports et de revérification automatisée des bases z3950 dont on se sert.
Cela est fait en BM : par exemple, une notice amazon.fr sera provisoire et écrasée par la notice BNF dès qu’elle est disponible sur BN opale, ce qui permet de traiter les documents sans se soucier du « retard » que peux prendre la BNF.
il est même possible de conserver un champ d’une notice (exemple le résumé electre) tout en utilisant une autre source pour d’autres champs (indexation matière Rameau BNF), tout ça par système de filtres et d’écrasement.
Pour les Bu, je voulais rajouter que la plupart des bibliothèques universitaires prestigieuses dans le monde et que les bibliothèques nationales de nombreux pays proposent des accès z3950 (library of congress et bien d’autres…).
C’est au cas où la BNF ne suffirait pas pour les plus pointilleux.
Concernant vos lecteurs exigeants… je dirais que l’erreur est humaine et les catalogueurs de la bnf, tout comme les BAS en font. L’idée d’un catalogue sans erreur est « irréelle »… mais en tout cas, plus le nombre de gens qui interviennent dans la chaîne du livre est élevé, plus le risque d’erreur est important même avec les meilleurs catalogueurs du monde !!!! c’est mathématique et c’est encore plus vrai dans un métier où des points de vue très divergents s’affrontent (subjectivité de l’indexation, évolution des normes pas toujours bien suivies, subsistance de pratiques obsolètes…)
Ce qu’évite la récupération c’est de refaire une tâche faite déjà mille fois auparavant. Elle évite également l’incohérence, les disparités et la multiplication des erreurs des catalogues actuels… (indexation, champs de notes et j’en passe…), cela permet aussi de créer des fichiers d’autorités pertinents et justes qui deviennent alors de vrais outils de recherche.
exemple : si la BNF met en place un service de correction très rigoureuse de ses notices, il sera possible alors que les vôtres soient corrigées aussi grâce au magique vendangeur ….. sans rien avoir à faire. idem pour les autorités…
tout cela à un autre avantage, dans les optiques de mise en réseau, avoir une uniformité de traitement aide à fusionner les catalogues et dispense d’un fastidieux travail d’harmonisation des pratiques… et de paramétrage !!! (c’est un administrateur de sigb qui vous en supplie !!!! lol)
voilà j’espère avoir été complet… n’hésitez pas
Cataloguer un livre en 1’43 » — bientôt discipline olympique ?
Bonne rentrée.
@Johann : ton cahier des charges m’intéresse : tu peux me l’envoyer sur xz9os4me23lry9m@jetable.net ?
@johann: merci pour ces précisions.
Reste à régler un « détail » : l’attachement qu’ont les catalogueurs à cette dimension encore présentée comme constitutive du métier pour bon nombre d’entre eux. Et là, attention, je ne parle pas en termes « d’archaïsme » ni n’accable les gens « qui ne voudraient pas changer ».
Je remarque simplement qu’il sera nécessaire, dans chaque établissement, de montrer l’intérêt de l’importation des notices à la fois pour l’institution et pour les personnes concernées. Ce qui impliquera des changements de poste, de fonction, de responsabilité aussi (je militerai assez pour que les catalogueurs s’occupent des acquisitions: ils s’en occupent de fait dans de nombreux établissements, et ils ont en outre très souvent les compétences pour le faire).
Or, pour l’instant, les modalités de recrutement des BAS font la part belle au catalogage. Et il y a encore deux ans, le contrôle continu des conservateurs d’Etat, à l’enssib, comportait des épreuves de correction de notices.
@mxsz
je comprends et je suis d’accord,
je travaille en BM et je suis AQ, pour moi les catalogueurs et les acquéreurs sont les même personnes car il n’y a tout bonnement peu ou pas du tout de catalogage dans ma vision du métier et dans mon travail au quotidien.
je préfère passer 1 heure par jour a faire de la veille par exemple… ce qui est plus utile pour la structure et les usagers.
tout est question de gestion et d’organisation des tâches…
ça marche très bien quand tout le monde avance dans le bon sens…
pour moi il est légitime d’avoir des notions de catalogage c’est même nécessaire,pour comprendre le fonctionnement des choses.
mais de la même façon qu’il ne sert à rien d’apprendre la dewey indice par indice, unimarc ou encore les vedettes de rameau, il est inutile de connaitre les normes par coeur et surtout ridicule de juger des professionnels la dessus…
enfin à mon avis
car dans la vie professionnelle il me semble que connaitre la norme ne sert à rien pour deux raisons :
1- on l’a dans le fonds professionnel cette norme et comme on est bibliothécaire on aime les livres et on se sert bien des index !!! (lol)
et 2 on récupère les notices de la trèèèèès graaaannnnde BNF…
Nous sommes des bibliothécaires qui bossons dans des bibliothèques pas des catalogueurs qui constituent des catalogues.
de l’agent de catégorie C au plus grand ponte de la hiérarchie bibliothéconomique tout le monde à intérêt à la mutualisation de l’effort et surtout les usagers que l’on est censé desservir, car ne pas cataloguer c’est aussi libérer du temps pour développer des choses bien plus utiles en bibliothèques comme des services, des animations et des actions de médiation.
voilà mon point de vue mais je sais pour y avoir trainé en tant qu’étudiant et y avoir fait des stages durant mon cursus que le contexte Bu est un peu différent.
@laurent
l’adresse mail ne passe pas …
ni de mon adresse msn ni de mon mail pro…
une autre peut être???
ah? bizarre…
Tu peux me donner la tienne? je t’écrirai directement.
merci
@Johann
c’est ok, j’ai bien reçu le doc : merci!
Les outils sont donc prêts pour une évolution et une rationalisation des pratiques de catalogage, ce qui est une très bonne nouvelle! La partie exemplarisation n’étant pas ce qui prend le plus de temps…
Reste une réserve importante, toujours la même : comment obtenir une notice temporaire (servant de l’achat à l’écrasement par celle de la BNF ou autre) de qualité suffisante? J’ai essayé celles d’amazon, et elles ne sont pas exploitable pour moi… Erreurs de prix (qui se reportent sur la facture par mon mode d’achat et mon logiciel, ce qui pose des problèmes de fournisseur quand on lui verse 5% en moins, par exemple), de titre, de volume, d’auteur, etc…
Electre est cher, amazon n’est pas précis, la BNF a un délai, …
La solution pourrait-elle être de charger certaines structures d’une partie d’une catégorie de document, pour un catalogage partiel mais rapide (et exact), reversé dans un pot commun ?
Pas sûr que le cercle de la librairie apprécie… Ni les collectivités qui prendront ces missions à charge!
@ clément : D’accord avec toi, sauf que la Bnf n’a pas vocation à fournir des notices temporaires, donc il ne faut pas l’intégrer dans ta liste. Il est clair que la question des notices temporaires devient essentielle. non seulement il faut qu’elles soient de bonne qualité, même succinctes, mais en plus, c’est mieux si elle intègrent une valeur ajoutée type sommaire ou première de couverture… il y a un vrai marché à conquérir de la part des libraires et/ou fournisseurs étant donné que cela peut constituer un avantage concurrentiel à l’heure ou les remises sont plafonnées… c’est ce que Decitre a compris depuis longtemps d’ailleurs. Je me demande dans quelle mesure un fournisseur tel que Tite-Live pourrait se positionner sur ce marché…
Bonjour
Je rejoins évidemment ces options. La médiathèque d’Alès termine la mise en place de ces processus après rétroconversion du catalogue local. Nous serons donc le second établissement en France après Fresnes.
Didier Desmottes Pichol
Directeur
Je serai super interessée par le mini cahier des charges étant donné notre prochaine réinformatisation merci
@johan brun pas très cool de réutiliser mon nom !! si tu veux les spécifications du « vendangeur » ou « moissonneur » contacte moi ou laisse ton mail.
Très drôle merci, j’ai bien ri surtout quand j’ai cherché « Le mythe des Bohémiens dans la littérature et les arts en Europe » et « La plume et le scalpel » dans le cata de Fresnes… et que je ne les ai pas trouvés ! C’était un exemple peut être ?
salut
Rien à voir avec le post mais au cas où vous passeriez par là.
Ma soeur cherche un poste d’adjoint en bibliothéque. Auriez vous des conseils pour sa recherche d’emploi. Elle a un DUT métiers du livre. Merci.
ps : et a t-elle des possibilités d’évolution en terme de salaire ? (le métier qui correspond à son statut étant au smic ?
Vous remerciant des infos.
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