Jouons ensemble : pour ou contre les offices de livres ?

C’est un serpent de mer de la profession (j’aime bien l’expression). Les offices de livres, c’est une pratique très répandue dans les bibliothèques municipales. Elle consiste à recevoir du libraire ou du fournisseur de livres de la bibliothèque une sélection de nouveautés dans un domaine spécifique (en général fiction adulte et jeunesse, et BD). Les bibliothécaires peuvent alors lire ces livres à leur sortie avant de les sélectionner pour les mettre dans la bibliothèque, ou de renvoyer ceux qui ne feront pas partie du fonds.

Bon là vous vous dites : où est le problème ? Ben si, il y en a des problèmes. Cédons un instant à la mode médiatique du pour et contre avec une petite  revue des arguments. On fait comme ça : je commence avec très peu d’arguments et vous continuez en commentaires, si il y a des arguments pour ou contre que je juge convaincants, je les ajoute dans le billet, en bleu. Bien sûr que c’est moi qui sélectionne ce qui est convaincant de ce qui ne l’est pas, on est sur chez qui ici ? nan mais 😉

CONTRE :

Les offices reviennent à déléguer l’activité essentielle du bibliothécaire à un fournisseur de livres : le choix des livres !

POUR :

  • Le « fournisseur de livre » est un libraire qui fait un choix pertinent;
  • Les grilles d’office fournies par les bibliothécaires garantissent un juste équilibre entre « grosses sorties éditoriales » et la « bibliodiversité »;

Qui veut jouer ? 😎

Silvae

Je suis chargé de la médiation et des innovations numériques à la Bibliothèque Publique d’Information – Centre Pompidou à Paris. Bibliothécaire engagé pour la libre dissémination des savoirs, je suis co-fondateur du collectif SavoirsCom1 – Politiques des Biens communs de la connaissance. Formateur sur les impacts du numériques dans le secteur culturel Les billets que j'écris et ma veille n'engagent en rien mon employeur, sauf précision explicite.

55 réponses

  1. Paul Poulain dit :

    Bonjour,

    ce n’est pas pour donner un argument pour ou contre, je ne suis qu’un fournisseur de logiciels, pas un bibliothécaire, mais je m’interroge sur un point : est-ce compatible avec les marchés publics ?
    Je ne vois pas comment on peut monter ca dans un marché : la bib reçoit des documents qu’elle n’a pas commandé, puis elle rend ceux qu’elle ne veut pas, puis elle fait un bon de commande.

    En bidouillant, on peut dire « les livres restent propriété du libraire jusqu’à validation de la commande » ou qqc comme ca, et on « fait semblant » de les avoir reçus après la commande.
    Mais n’est-ce pas très discutable juridiquement ? Que se passe-t’il si la médiathèque brule. Ou est cambriolée (en plus, ces livres ne sont pas équipés, et rangés dans un carton, c’est faciler à voler…) ca me laisse perplexe…

    Si quelqu’un pouvait éclairer ma lanterne sur ce point.

  2. antmeyl dit :

    ni pour, ni contre, bien au contraire 🙂
    Ca dépend des cas bien entendu.
    L’idée est de ne pas déléguer sa responsabilité (le choix) aUtile uniquement pour les

  3. antmeyl dit :

    (dérapage de clavier, désolé (je sais, c’est la honte), je reprends)

    L’idée est donc de ne pas déléguer sa responsabilité de bibliothécaire (le choix des titres en fonction de la poldoc) au libraire mais d’automatiser des commandes répétitives.

    Exemple : si on décide, dans la poldoc, d’acheter tous les titres d’une collection. Plutôt que de guetter la parution de chaque titre de cette collection, on demande au libraire de nous livrer tous les titres à leur parution. Le libraire ne choisit pas les titres, il satisfait une commande.

    voili, voilou.

  4. antmeyl dit :

    Précision : je parlais des offices systématiques.

    En ce qui concerne les offices de présentation, le libraire est tenu de présenter au bibliothécaire toutes les nouveautés répondant aux critères précisés par ce dernier dans le marché (ex : toutes les nouveautés de telles collection, de tel domaine, etc.)
    Le bibliothécaire choisit dans cette présentation les titres qui l’intéressent. Il ne délègue pas non plus sa responsabilité, par contre c’est un boulot très lourd pour les libraires.
    En outre, compte tenu des dispositifs électroniques n’alerte, du paramétrage possible des requêtes dans les moteurs de recherche des catalogues des fournisseurs qui existent actuellement, on peut vraiment s’en passer (avis perso).

  5. Laurent dit :

    Sur cette pratique des offices, mais cette fois vu par éditeurs et libraires :

    Extrait de l’émission La suite dans les idées du 19 février 2008, sur le livre et l’éditeur, Eric Vigne fait un bref rappel du fonctionnement des offices entre éditeurs et libraires, et des dérives :

    http://dl.free.fr/lf8GaNrVn/lsdli-20080219.mp3

  6. nicomo dit :

    Pour information, j’ai visité 3 bibliothèques anglaises au printemps dernier, et discuté avec les bibliothèques, 2 de lecture publique et 1 BU.
    Sur les 3, deux sous-traitaient la sélection documentaire entièrement. C’est le fournisseur des documents qui fait aussi la sélection des documents, à partir d’un cahier des charges très détaillé de politique documentaire de l’établissement, et une évaluation rétrospective annuelle très serrée.

  7. @ Paul Poulain : Bonne question !
    @ Antmeyl : c’est donc un argument contre, je note
    @ Laurent : Un commentaire audio, c’est original merci ! mais toi, t’es pour ou contre ?
    @ Nicomo : Oui ce genre de pratique est à des années lumières de nos habitudes… donc tu es pour ? 🙂

  8. nicomo dit :

    Pour quoi? L’office? M’en fout. La sous-traitance de la sélection documentaire? Je ne sais pas: demande à voir dans le détail. Ce qui est certain, c’est que les Anglais ont résolument fait le choix d’un profil professionnel tourné vers les services, bcp plus que sur la collection. Nous sommes tournés, pour ce qui nous concerne, vers la collection. C’est ce qui, d’ailleurs, fait que nous ne faisons pas bcp de web: c’est un service.

  9. @ Nicomo : Je serai pas aussi catégorique que toi en fait : je suis convaincu qu’il est difficile d’effectuer une mutation vers des pratiques d’acquisitions comme celles des anglais. Par contre, je dis que se recentrer sur les services est loin de vouloir dire abandonner la collection. La transition qu’il faut faire à mon avis c’est de passer de la collection à sa médiation sous d’autres formes que les « animations », donc à la gestion de contenus, donc à des services qui sont à la fois adaptés aux attentes des usagers et internautes ET qui valorisent nos compétences sur les contenus. Bon j’arrête là parce que je prépare une grosse présentation sur je sujet alors j’en dirai plus plus tard…

    Dis donc tu pourrais jouer à « pour ou contre » hein, espèce de ronchon ! 😉

  10. JPouchol dit :

    Paul,
    En réponse à ta question, voici les conditions contractuelles (CCP) concernant la fourniture de l’office jeunesse à Ouest Provence :
    · Fournir les offices de nouveautés avec possibilité de retour, concernant l’ensemble de la production éditoriale, avec une périodicité à la demande.
    · Livrer franco de port et d’emballage, et prendre à sa charge les frais d’expédition liés aux renvois des documents non sélectionnés des offices qui ne pourront être facturés en plus.

    J’en profite pour soumettre un autre type de questionnement (en plus de la question de la prescription que tu « lances »), induit par la livraison d’un office :
    Le choix d’un office est généralement motivé par le point de vue suivant :
    – Si je peux prendre le temps de consulter (= lire au mieux, feuilleter au moins) les nouveautés dans mes propres murs, c’est pour moi une aide à la sélection et à la décision et je gagne également en connaissance de mes fonds.
    Cette logique me semble devoir, non pas être contestée en bloc, mais discutée, questionnée : faut-il nécessairement lire (tous ?) les documents pour faire un choix éclairé ? L’appareil critique (sites web, blogs, éditeurs et revues spécialisés) n’est-il pas suffisant ? Le choix du titre est-il vraiment l’enjeu (= impact) ou n’est-ce pas plutôt celui, plus généralement, de la collection et de son orientation (= poldoc) ? Le temps consacré à la lecture étant nécessairement chronophage et mécaniquement soustrait à d’autres activités (de médiation ou d’enrichissement des autorités par exemple), est-ce la bonne stratégie ? Et, dans le cadre d’un réseau, les coûts de gestion (temps et frais de déplacement des professionnels vers le site « d’exposition » de l’office) en valent-ils la peine ?
    A vos plumes…

  11. @ Jpouchol : oui j’ai longtemps été contre les offices de livres, mais plus ça va et plus je doute, mais sans être pour non plus… c’est la complexité quoi 😉

    • Lottie dit :

      A piece of erioitudn unlike any other!

    • http://www./ dit :

      Tenía mis dudas de cambiar el pronóstico a último momento respecto al partido de Delpo, sin lugar a dudas, este torneo los top 8, lo tiraron, todos perdieron misteriosamente siendo muy superiores a sus rivales, espero que esto sea una alarma en la ATP para que reacomoden el calendario, sino este torneo va a ser una caja de sorpresas siempre.

  12. biblioroots dit :

    Ce qui m’étonne c’est que peu de gens évoque les problèmes « d’entrisme » et de « biais de complaisance » que peuvent représenter parfois ces offices. Serait on dans le cas du « je ne sais pas être lucide sur ma profession parce que j’en suis » ???

    Pour participer à de nombreux offices et l’avoir fait dans différentes bibliothèques (bm bdp…) j’en viens à deux conclusions :

    cela ne m’apporte aucune plus value dans mes sélections car je suis censé, en tant que bibliothécaire, connaitre éditeurs et collections et faire mes choix en fonction de mes domaines d’acquisitions… j’en viens à dire qu’une bonne veille et une bonne connaissance des outils d’acquisition est bien plus efficace, prends moins de temps et laisse moins de place à un certain laxisme divertissant qui se produit parfois dans les offices (en gros les bibliothécaires sont caressées dans le sens du poil par des gens qui ont vraiment tout intérêt à le faire…….).

    J’ai parfois l’impression qu’on est plus au café littéraire qu’au travail…

    Que dirait ma conservatrice si je faisais venir l’adav pour nous faire des projections des nouveautés dvd et pareil pour les cd audio ???….
    Je crois que tout de suite on trouverait ça moins « utile » !!!

    Deuxième chose :

    Je rejoins paul poulain et son interrogation sur les marchés… Je trouve cela limite car comment ensuite refuser de reconduire un fournisseur qui fait du « gros clientelisme » avec vous …. ?????

    Je pense carrément à certaines librairies qui vous invitent à des « petits déjeuners » et même plus … pour moi c’est trop … beaucoup trop …….

    J’ai été étudiant boursier sur critères sociaux et en tant que fonctionnaire et citoyen issu d’un milieu populaire je suis parfois juste écœuré par des pratiques qui sont banales en interne mais choquantes pour « ceux qui payent ».

    Lorsqu’on est payé et qu’on paye avec de l’argent public on doit se montrer intègre au sens éthique profond de ce terme et donc s’interroger sur la légitimité et le but de telles pratiques…

    Choisit t on au final le meilleur fournisseur pour « l’intérêt public » ou celui qui à les moyens de déployer maints artifices marketing pour vous séduire et vous maintenir dans un confort qui vous va très bien …… ??????

    Je crois et j’ai observé que le choix des fournisseurs devient beaucoup plus subjectif quand ces pratiques s’installent… Au point même que les arguments rationnels passent parfois au second plan … (gestion, remise, organisation des commandes et livraisons, services…).

    voilà mon avis

    ps : pour ceux qui achètent « tout les livres d’une collection » là j’ai du mal à comprendre… c’est comme acheter tout les livres d’un même auteur…
    je me demande à quoi sert le bibliothécaire et la politique d’acquisition dans ces cas là … Quand on pense que certains critiquent le « web » sans le connaitre … à coté de ça ils font aveuglément confiance à un auteur ou un éditeur … y a vraiment des choses à revoir là je crois !!!!

    Tu peux être le meilleur des meilleur rien ne t’empêchera jamais de pondre une merde !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    c’est là que le bibliothécaire doit être lucide et ne pas faire « la groupie » !!!!

    sinon c’est un passionné et pas un professionnel pour moi …

    Désolé pour le gros mot !!!!!

  13. Nadine dit :

    Je suis favorable aux offices dans les domaines qui ne m’intéressent pas ou qui m’ennuient prodigieusement ; totalement contre pour les domaines qui m’intéressent, mes petits péchés michons, car je ne voudrais pas me priver du plaisir de choisir. Je suis une bibliothécaire très imparfaite et ma réponse manque de nuance !

  14. MxSz dit :

    @nicomo,
    – est-ce que la BU anglaise avait aussi délégué le choix des acquisitions ?
    – pour celles qui ont délégué, ça représente un coût de combien, par rapport à une gestion « normale » (avant/après, quoi).
    Je ne sais pas comment il font pour évaluer rétrospectivement les commandes avec le cahier des charges, mais ça doit leur prendre un temps fou. Ils (d’ailleurs, c’est qui ?) prennent les documents un par un, ou ils font des sondages ? Qui, au niveau du fournisseur, choisit les livres ? C’est sous-traité en Inde ?

  15. B. Majour dit :

    Salutations

    Pour ou contre ?

    Offices ou revendeurs…
    Ma structure étant petite, je suis plutôt dans le deuxième cas… qui correspond, pour moi, à un office.

    Avantages :
    – Je peux parcourir le livre et juger (rapidement) de sa pertinence « qualité » avec mon fonds.
    – Je peux vérifier l’état de solidité du document (oui, certains livres ne supportent pas du tout, ou très mal, une consultation « bibliothèque »… les pages qui se décollent, aïe ! aïe ! aïe !)
    – C’est l’occasion de parler du livre (entre les membres de l’équipe, ou avec le revendeur… sans oublier qu’il est revendeur)
    – C’est l’occasion de savoir quelles autres bibliothèques sont démarchées.

    Désavantages (dans mon cas, avec office revendeur) :
    – L’obligation de sélectionner vite.
    – « L’obligation » de sélectionner (le revendeur est passé, il a passé du temps, souvent deux heures… difficile de le renvoyer les mains vides. Même si des fois…)
    – La fatigue (après deux heures de scannage de documents, Ouf ! il y a saturation. Cependant, c’est la même chose en librairie 🙂 )
    – Perte de temps (si le revendeur vient vous vendre du livre scolaire, bref, s’il ne connaît pas son métier… son client, donc son métier)

    Dans le cas de dépôt à sélectionner, ces désavantages tomberaient… et je pourrais programmer des temps de sélection et de vérification avec mon propre fonds (couverture différente, mais même contenu, Grrr ! Livre au début prometteur et qui tombe vite des mains. Etc.)

    Regardons maintenant l’avantage pour le libraire. (Pour répondre à Paul Poulain)

    – Dépôt de livres (considérés comme achetés s’ils sont endommagés ou détruits à la bibliothèque… oui, c’est le minimum quand même. Question de responsabilités contractuelles 😉 )
    – Garantie d’un achat minimum dans l’année (via le Marché Public)
    – Présentation possible de titres qui pourraient demeurer invisibles lors d’un passage à la librairie. (idéal pour la survie des petits éditeurs)
    – Juste le temps de pose/reprise des documents… sans le besoin d’être disponible pour le bibliothécaire à la librairie (moins de mobilisation de personnel, plus de temps pour d’autres clients)
    – Confiance mutuelle.
    – Informations pour le bibliothécaire, sur l’état des ventes de certains titres… (ce qui marche/ ne marche pas) donc sur la demande qui va arriver en bibliothèque.
    – Informations pour le libraire sur les demandes des lecteurs de la bibliothèque ? (donc, ce qu’il pourrait proposer un peu plus à la vente chez lui ? ou en continuité avec les premières acquisitions de la bibliothèque)

    Sachant que la sélection n’est pas un diktat du libraire, le bibliothécaire peut demander au libraire certains titres, ou certains éditeurs… éditeurs que le libraire n’aurait pas contacté sans être sûr de sa vente.

    Et comme le libraire est aussi un gros lecteur, et un bon conseiller (s’il veut vivre longtemps de son travail, il doit en être un), c’est obligatoirement un bon acquéreur dans certaines spécialités. Ce qui nous ramène à la confiance mutuelle, à l’échange d’informations et à la qualité du choix proposé par le libraire qui cherche alors ce qui va fonctionner en bibliothèque (ou au moins plaire au bibliothécaire 🙂 )

    Finalement, je serais plutôt « Pour ». Surtout dans le cadre d’un vrai partenariat avec les libraires, qui invitent des auteurs et devraient le faire savoir dans les bibliothèques, comme toute activité qu’ils proposent.

    Nouveaux services sans frais pour la bibliothèque, partenariat bi-latéral (lorsque le document n’est plus édité : le libraire peut renvoyer le lecteur vers la bibliothèque), confiance améliorée grâce à ces échanges.
    Et tant mieux si ça augmente la clientèle du/des libraires partenaires… un partenaire, c’est un partenaire ! Plus il est compétent, plus il est dans notre intérêt de le préserver.

    Bien cordialement
    Bernard Majour

    P.S. : Biblioroots n’a pas tort, il y a aussi le côté « indépendance » à prendre en compte. Cependant, cette indépendance, c’est à nous de la maintenir… de manière lucide, et à long terme.

  16. nicomo dit :

    @MxSz
    – est-ce que la BU anglaise avait aussi délégué le choix des acquisitions ?
    Oui
    Je n’ai pas de réponse aux autres questions.

  17. @ Bernard : merci de jouer le jeu, bon je fais pas le copier coller, parce que sinon ça va faire double emploi et alourdir le billet initial. Je suis par contre au regret de t’opposer l’argument suivant : de moins en moins de « vrais libraires » obtiennent des marchés publics, et de plus en plus nous sommes en face de grosses entreprises qui malgré des grilles d’offices raffinées nous envoient la grosse cavalerie et oublient des titres plus confidentiels… ce qui du coup enlève une bonne part de l’intérêt de l’office.

  18. biblioroots dit :

    @bibliobsession

    Comme d’hab tu formules avec des termes plus nuancés le fonds de ma pensée en commentaire 17…

    L’office est plutôt l’apanage de puissant soucieux de fidéliser une clientèle pas toujours assez exigeante…

    En tout cas débat très interressant… ce qui est rigolo c’est que depuis hier je rédige un billet sur Electre … un billet débat autour du thème « peut on s’en passer ? » comment pourquoi ? quelles solutions alternatives mettre en place ? le cout est il justifié ?

    étant en recherche d’argument je vous invite à « guetter » sa parution ce soir ou demain sur mon blog

  19. @ Biblioroots : ben vas-y te gêne surtout pas, fais ta pub sur mon blog 😉

  20. chaquet dit :

    Nous fonctionnons avec les deux, offices et commandes, et je trouve que c’est un bon système.
    Notre cahier des charges pour le libraire (local, je précise) est à peu près semblable à ce que décrit J. Pouchol.
    Nous nous sommes par ailleurs mis d’accord avec le libraire sur une moitié de « grosse cavalerie » et une moitié de découvertes/coups de coeur du libraire/ non médiatisés.

    Avantages de ce système :
    – les suivis de séries BD, mangas, romans jeunesse sont systématiques (liste remise en début d’année)
    – les « best sellers » arrivent beaucoup plus tôt (nos commandes sont en fin de mois, les offices en début) et sont donc plus tôt disponibles au public dont l’appétence pour la nouveauté-médiatisée ne se dément pas.
    – la moitié « découverte » nous permet d’être très tôt informés d’un potentiel, p. ex. la rentrée littéraire : les libraires ont lu les livres pendant l’été, discuté avec les éditeurs, se sont fait leur opinion, et nous donnent un avis éclairé.
    Dans tous les cas, notre liberté de choix est totale, nous ne nous sentons jamais tenus de « faire plaisir » au fournisseur.
    Nous avons également :
    – des offices musique 3-4 fois par an, beaucoup plus aléatoire (en fonction de ce qui reste de la « tournée » du commercial), mais qui permet d’avoir le temps d’écouter avant d’acheter quand on ne connaît pas.
    – un office langues étrangères 1 fois par an (petit budget !), où nous demandons à notre fournisseur une sélection (précisément cadrée en termes de nombre, de langue, de prix, de niveau…) des succès actuels de la langue d’origine.

    Dans les commandes mensuelles, nous mettons le reste, notamment ce qui n’était pas dans l’office mais que les bibliothécaires ont repéré par ailleurs.

    Je suis donc plutôt pour, à condition que l’office ne soit qu’un outil d’aide à la sélection parmi d’autres.

  21. biblioroots dit :

    @bibliobsession

    attention on joue sur les mots : c’est pas de la pub c’est de la com’ !!!!! 😉

  22. antmeyl dit :

    @bilioroots qui a du mal à comprendre ceux qui achètent tous les livres d’une collection ou d’un auteur.
    En BU, on peut concevoir d’acheter tous les ouvrages d’une collection (de manuels de 1er cycle par exemple) si nous la considérons comme une collection de référence pour nos étudiants.
    Par exemple, nous avons développé un fonds FLE (français langue étrangère) à destination des nombreux étudiants étrangers qui fréquentent notre université. Nous acheté tous les ouvrages parus en « textes de lecture rapide », des oeuvres classiques simplifiées (y’en a pas des kilos)
    En outre, ça ne me pose pas de problème d’acheter tous les ouvrages du même auteur s’il a été publié à la Pléiade par exemple, ou s »il s’appelle Xénophon ou Aristiote, dans le cadre de la constitution d’une collection de référence. Il s’agit là d’auteurs sur lesquels nous avons un recul historique. Je me vois mal faire la fine bouche entre l’Anabase et la Cyropédie.
    Pour un fonds de littérature actuelle plus orientée « loisir&culture », acheter automatiquement toutes les oeuvres d’un auteur au fur et à mesure de leur parution me semble relever effectivement de la « confiance excessive » (ou de « la paresse crasse », au choix). Quoi que nous pourrions considérer que racheter tout Le Clézio ne constitue pas une hérésie bibliothéconomique compte tenu de l’actualité récente.

    Ceci étant dit, je reste opposé aux offices de présentation.

  23. biblioroots dit :

    @antmeyl yep !!!! merci de me remettre en place !!

    parfois on se trouve trop centré sur sa propre vision et c’était le cas ici…

    J’ai réfléchi « dans mon contexte BM » et c’est une erreur d’approche.

    Ce que tu dis sur les collections de FLE et ton développement sur les œuvres classiques se comprend (bien plus dans un contexte BU)

    Je fais donc un mea culpa et nuance mon point de vue face à tes arguments !!

    Je reste quand même sceptique sur l’effet pléiade ou « que sais je » qui peut avoir tendance à nous « enfermer dans un confort » alors qu’autour de nous ça évolue (celà ne veut pas dire que je n’apprécie pas ces collections)

    Idem pour les œuvres du même auteur… comme tout le monde je suis « fan » de plein de choses mais mon regard professionnel me pousse à mettre de côté ce critère (et d’autres comme l’avis des médias, ou les chiffres de ventes) pour tenter une « évaluation plus objective des contenus et des collections ». Ce travail ne peut se faire que si l’équipe est éclectique et montre une réelle capacité à travailler ensemble malgré les différences d’approche…

    Par nos ressemblances sociales et culturelles on « oriente » toujours plus ou moins la constitution des collections et pas forcément dans un sens « réellement universaliste ».

    On sort des office mais celà va toujours dans un seul sens pour moi : je préfère me faire mon opinion ou écouter des personnes que je juge « ressource » qu’une quelconque forme de prescription… C’est pourquoi je ne suis pas totalement contre les offices mais plutôt contre leur formes de « dérives » que j’ai pu évoquer.

    Merci pour ta réponse

  24. Etre pour ou contre, c’est un débat qu’autrefois j’aurais volontiers tranché abruptement (d’ailleurs plutôt contre à cette époque), mais qu’aujourd’hui je considère avec beaucoup plus de nuances.

    On a longtemps évoqué le temps perdu avec l’ « examen » des documents (ne disons pas la lecture : nul n’a jamais le temps), le risque de biais apporté par le profil psycho-intellectuel de celui qui examine et qui, comme tout lecteur, est plus sensible à ceci qu’à cela, et on a proclamé : « il y a des critiques : il suffit de les compiler pour préparer sa sélection ». Dans un monde parfait, ce serait vrai : sauf que la fiabilité des critiques mérite quelque soupçon, dans la mesure où eux parlent de leurs passions (quelquefois détestations, encore plus ouvent de leurs renvois d’ascenseurs ou papiers convenus) sans se préoccuper de nos objectifs propres – la sélection en bibliothèque n’est pas seulement l’élection du ‘meilleur’ !, loin de là !-. Sauf aussi que de telles compilations prennent un temps précieux (qui les opère ? et avec quel esprit… critique ?). Sauf enfin que les dites critiques arrivent en général bien après les parutions et que le public demandeur exige une certaine réactivité (sans compter que le livre commandé devra être livré, vérifié, exemplarisé, équipé et mis en rayon).

    L’office, s’il est largement conçu en liaison avec un libraire estimé (et qu’on a le budget pour l’exiger lors des appels d’offres : le libraire doit vivre, c’est très lourd pour lui), et s’il comporte la faculté de retour, permet d’aller plus vite avec une présélection intelligente, et de rationaliser les circuits (on garde tout de suite le titre intéressant), surtout si l’on combine spécialisation des offices et spécialisation des sélectionneurs. Il peut même être l’occasion de débats de contenus intéressants dans ce dernier cas (évolution de la production, intérêt de telle ou telle thématique ou collection, etc.).
    Bien entendu, il ne doit pas être exclusif (on doit pouvoir acquérir d’autres titres), et être complété par une veille sur des pistes originales que le libraire aurait pu négliger.

    Bref l’alternative pour ou contre me parait excessivement manichéenne et la question mal posée (désolé, Silvère !). Le problème n’est pas tant dans l’office, modalité de présentation d’une sélection intelligente pré-déterminée par une grille d’office expliquée à un libraire compétent et attentif, que dans la façon dont l’office prend place dans l’opération de sélection guidée par des procédures et soucis de politique documentaire (tout à fait d’accord avec la conclusion de biblioroots !).

    Et j’irais même jusqu’à regretter que, pour nombre de petites bibliothèques éloignées de toute librairie (et recourant selon leurs maigres moyens à Livres hebdo et quelques sites critiques pas tous bien fiables), l’office large ne soit qu’un mythe compte tenu de la taille de leur marché.

    Comme je regrette que pour certaines bibliothèques, sûres de leurs paramètres documentaires et de leur plan de développement des collections, le tout détaillé dans une grille d’office, dédaignent la compétences en contenus que leurs bibliothécaires peuvent développer en se confrontant aux contenus, et pas seulement aux critiques de ceux-ci. Le choix ne se fait pas entre le service et la collection (@nicomo), si le service oublie la nécessaire référence aux contenus et à leur maîtrise.

    Bref, l’office ne devrait jamais être qu’un outil logistique, pas un outil de sélection intellectuelle !

  25. Mireille dit :

    Tout dépend aussi de quel type de libraire, et de bibliothèque, on parle. Pour ce qui est des « faux » libraires, qui eux-mèmes ne fonctionnent qu’en office, Il est parfaitement possible de passer en marché les acquisitions de best-sellers fiction et autres incontournables, coups d’édition etc.., en se basant sur des critères du type meilleures ventes de LH, pour un certain nombre d’ouvrages mensuels par exemple, le critère de rapidité étant déterminant. C’est pratique. Pas question de lire les ouvrages en question evidemment, mais simplement d’effectuer un choix rapide n fonction de la somme mensuelle qu’on a prévue. ça économise beaucoup de temps au niveau des commandes, temps qui sera bien mieux employé à faire des choix en fonction de la poldoc dans d’autres domaines. Donc : Oui pour la « grosse cavalerie » et la préservation de partenariat locaux avec de petits libraires locaux (qui hors de cela auraient été virés des marchés)

    Par contre fonctionner en « office intelligent » (je reprends l’expression de B; Calenge : « sélection intelligente pré-déterminée par une grille d’office expliquée à un libraire compétent et attentif « ) me parait relever de la pure hypocrisie : On ne « lit » pas ces ouvrages. L’attention et le temps qu’on devrait y porter entreraient de toutes façons en contradiction avec le critère de rapidité (dont on parle peu ici, je ne comprends pas pourquoi). C’est particulièrement vrai pour les petites bibliothèques.

    Et puis ç’est vrai que ça crée une subordination de la politique d’acquisition à la pré-sélection d’un libraire. « Le “fournisseur de livre” est un libraire qui fait un choix pertinent »: Non ! Aucun choix pertinent ne peut-être fait sans la prise en compte du critère de la cohérence des acquisitions propres à chaque structure, public etc…

    « Ils garantissent un juste équilibre entre “grosses sorties éditoriales” et la “bibliodiversité” ». Faut y croire…Je ne leur fait pas de procès d’intention, mais ils restent des commerçants avisés….

    Alors d’accord avec B. Calenge : instrument logistique oui, instrument de sélection, non.

  26. @Mireille
    Merci d’être d’accord avec ma conclusion.
    En revanche, je vous trouve bien abrupte avec les libraires. Tous ne sont pas des marchands de soupe (même s’ils doivent vivre, et souvent ils vivent mal, justement), et même des grosses boites sont capables d’engager des employés fins, subtils, attentifs, etc. L’important est de savoir s’ils se conforment à votre cahier des charges. Si ça ne marche pas, trois hypothèses :
    – ils sont nuls (dans leur sélection ou dans leur politique commerciale : incapacité à présenter des petits éditeurs intéressants, …), c’est le plus simple. Mais creusons encore …
    – votre grille d’office leur demande de penser à votre place : ridicule ! La grille doit veiller à permettre un panel, non le choix final !
    – ils sont partiaux, veulent décider à votre place : c’est rare, mais à fuir d’urgence !

    Tout en sachant qu’une sélection se construit à partir de multiples sources (critiques, lectures, avis, coup d’oeil,…), je ne trouve pas idiot qu’on aie le moyen, parfois, de construire un panel sélectif de la production éditoriale sur le lieu de travail, à l’aise, quitte à compléter par d’autres sources ou références.

    Et sincèrement, certains libraires sont de sacrés experts !!!

  27. Tiens, j’en rajoute une pendant que la soupe finit de chauffer.
    Qui « lit » vraiment des livres dans le cadre d’un office ? La brièveté de la séance et les contraintes de service limitent la performance ! Mais il est un vieil art que d’anciens titulaires du CAFB connaissent bien ; celui de juger un titre en quelques minutes. Certes, pas toujours un roman, mais pour les documentaires il y a le coup d’œil : le type de présentation, le vocabulaire utilisé, la nature des illustrations s’il y en a, la présence et pertinenece d’un index, etc.

    Autant de savoir-faire qui sont ‘les nôtres’, et qui ne sont que rarement répercutés dans les critiques publiées… et qui ne se révèlent qu’à l’examen (rapide) chez le libraire ou… à l’office !!!!

  28. nicomo dit :

    @Bertrand Calenge : « Le choix ne se fait pas entre le service et la collection (@nicomo), si le service oublie la nécessaire référence aux contenus et à leur maîtrise. »

    Oui et non. Il ne s’agit pas d’opposer rigidement l’un à l’autre, bien sûr, mais il y a certainement des dosages et des sensibilités différentes quand on « penche » vers l’un ou l’autre.
    Par ailleurs, pourrait-on faire en bibliothèque des services qui ne font pas référence au contenu et, malgré tout, sont pertinents? Je crois que oui, sans doute… mais c’est à réfléchir.

  29. B. Majour dit :

    @Bibliobsession :
    « Je suis par contre au regret de t’opposer l’argument suivant : de moins en moins de “vrais libraires” obtiennent des marchés publics, et de plus en plus nous sommes en face de grosses entreprises qui malgré des grilles d’offices raffinées nous envoient la grosse cavalerie et oublient des titres plus confidentiels… ce qui du coup enlève une bonne part de l’intérêt de l’office. »

    Oui, c’est bien pour ça que je précise : restons lucides.
    Obligeons un pourcentage non négligeable de petits éditeurs dans nos MAPA… sans oublier de nous réserver la possibilité de retour. (C’est une manière de « sélectionner » dans les MAPA, Marché Public d’Achat)
    Ne jouons pas trop non plus avec la corde raide pour ceux qui ont peu de moyens (coût du transport gratuit, présentations gratuites, etc.), car nous contribuons à couler les petits libraires (les vrais)… et bientôt nous aurons seulement les gros en face de nous, qui appliqueront le prix du monopole.

    Le long terme, il est là.

    Est-ce un service de disposer d’une personne pointue dans une spécialité ?
    La réponse est oui, et c’est aussi un critère de sélection dans un MAPA.

    On pourrait aussi établir un cours sur la façon de remplir un MAPA à destination des petits libraires intéressants, et des autres. Disponible sur le site de la bibliothèque, pour égaliser les chances, et augmenter les offres : seule manière d’assurer, à tous, le même niveau d’accès à ces MAPA.

    Sinon, bien sûr, on fait le jeux des grosses structures, avec service juridique. A nous d’assumer ce choix par la suite… sans venir nous en plaindre.
    Ce choix est le nôtre !

  30. antmeyl dit :

    @biblioroots : no problemo, c’est moi qui aurait dû préciser que je bosse en BU

    Plus j’y réfléchis, plus je suis contre l’office de présentation, du moins en BU, compte tenu de ce que je connais.

    Car quand je passe en revue mes acquisitions de cette année, pour l’immense majorité d’entre elles, un examen physique préalable (« le type de présentation, le vocabulaire utilisé, la nature des illustrations s’il y en a, la présence et pertinenece d’un index, etc. ») ne m’aurait rien apporté de plus que les informations disponibles en ligne ou dans la littérature spécialisée et/ou promotionelle (sans parler des bibliographies et des suggestions des enseignants qui constituent pour nous des prescriptions).

    Je sais par contre le temps que nous y aurions perdu notre libraire et moi-même. Or, c’est bien ce qui nous manque le plus, dans un contexte de recherche d’efficience de plus en plus pressant (voire oppressant).

    Je considère la collection comme un service (une sélection de documents mis à la disposition de nos publics). Un service très important mais qui prend au moins la moitié de mon temps de bibliothécaire lambda, l’autre moitié étant consacrée aux 2/3 aux « dossiers transversaux », reste 1/6 (vous suivez j’espère) pour le service au public en face à face et rien pour les services en lignes ce qui est pour moi une source de frustration intense mais également d’inquiétude. Car je rejoins sur ce point Nicomo : il me semble que nous pêchons sur les autres services et notamment les services en ligne alors qu’il y a un énorme travail à faire mais qui reste souvent confié à une poignée de spécialistes.

    Comment consacrer plus de temps de travail dans les services aux publics est un débat plus large avec des dimensions plus spécifiquement managériales que je me garderais bien de lancer ici. Ce qui est sûr, c’est que, en cas d’externalisation à l’anglaise, une « évaluation rétrospective très serrée » ne constituerait pas pour moi une garantie concrète.

    En tant que bibliothécaire, je souhaiterais continuer de consacrer une part conséquente de mon temps au fonds que je suis chargé de faire vivre mais également consacrer un temps au moins aussi important à m’investir plus dans les autres services aux publics. Tant que ces services, notamment ceux dits « innovants », seront réservés à des « spécialistes » dans les équipes et ne constitueront pas une mission classique du bibliothécaire lambda, il me semble que notre organisation du travail ne nous permettra pas de répondre aux défis d’un environnement qui évolue vite.

    Mais mon constat pessimiste est peut être limité à mon environnement professionnel immédiat.

  31. @ Bertrand : la question ne doit pas être si mal posée que ça (j’ai cédé à la mode médiatique du pour et contre disais-je) pour susciter autant de commentaires intéressants ! D’accord avec Mireille et toi : « instrument logistique oui, instrument de sélection, non. » C’est vrai que comme tu le rappelles également, c’est une bonne occasion de s’interroger sur les contenus. Trancher n’est presque plus possible tant pour certaines bibliothèques l’office est utilisé pour de bonnes raisons (discussion autour des cotnenus et un élément parmi d’autres de la sélection) dans le circuit du livre et de mauvaises aussi…(café littéraire et mauvais fournisseur).

    Et elle est bonne la soupe ? Ben tiens, allez c’est mon tour je vais faire le Bouillon !

  32. BS dit :

    Toujours en retard… je reformule à ma sauce la question de Silvère.
    Le bibliothécaire n’est-il qu’un gestionnaire de stock au service d’une collectivité ?
    Perso, je dis oui à l’office car cela permet un accès direct au document. LES BIBLIOTHECAIRES NE LISENT PAS ASSEZ et oublient souvent les auteurs dans leur médiation. Aujourd’hui, on assiste à une technicisation du métier et une perte de sens.
    Je m’impose une trentaine d’interviews d’auteurs sur Bibliosurf, c’est que je crois que c’est le minimum que l’on doit à ceux qui créent ! Moins de camembert, plus de lecture et d’implication.

  33. Mireille dit :

    Bernard ! Tout de mème : »Obligeons un pourcentage non négligeable de petits éditeurs dans nos MAPA ». C’est quoi un petit éditeur ? C’est à croire que plus ils sont petits, plus ils sont bons ! Please, sortons de cette vieille scie (que j’entends depuis mon CAFB justement, salut les vieux !). C’est devenu un snobisme ridicule. On finira par acheter les yeux fermés le bouquin du tout petit éditeur, si possible de province, qui n’en aura publié qu’un seul et unique. D’ailleurs on achète déja les yeux fermés, c’est tout le problème. Et mon vieux pif de CAFBiste ne suffit lus à la tâche ! Je sais, c’est un autre débat. Quoique : comment intégrer ça dans un marché ? Le produit n’est pas défini clairement, donc…Si je dis « BD indépendante » c’est clair. Si je dis « petits editeurs » c’est flou.

    D’ailleurs, Bernard, tu continues avec « les petits libraires (les vrais) ». Franchement, je crois qu’on navigue tout de mème dans un flou total et très personnel. Et que ces différences trouvent leur place dans nos débats est une bonne chose, mais que nous songions à intégrer tout cela dans des marchés publics, assortis d’offices ou pas, en est une autre.

    Oui, les marchés c’est contraignant. Oui, les « petits » libraires sans personnels ni infrastructure sont perdants dans les marchés, et depuis toujours. Oui, comme dit antmeyl  » le temps, c’est bien ce qui nous manque le plus, dans un contexte de recherche d’efficience de plus en plus pressant (voire oppressant). » Oui, le critère de proximité est illégal, et nous passons notre temps à tenter de contourner cela pour « sauver » notre libraire du coin. Nous sommes pliés en deux dans nos contradictions : nous avons besoin de rapidité, d’efficience, de gérer de la quantité (production editoriale inflationniste), et nous remplissons nos marchés de critères insistant lourdement, à coups de coefficients excessifs, sur la notion de conseil, d’accueil, de professionnalisme, d’édition indépendante etc…pour préserver nos « petits » et virer les grossistes, dont nous avons besoin par ailleurs.

    Bien sûr que nous avons de plus en plus besoin de bons libraires, qui lisent plus que nous (et vive Bibliosurf !), et de plus en plus d’instruments critiques (mais là encore leur multiplication amènera notre défection : je n’ai plus le temps de lire, puis plus le temps de surfer…). Nous avons les pieds dans le marché. Nous sommes les instruments objectifs de nos propres errements.

    Bientôt je n’aurais mème plus le temps d’aller en librairie !

    Le premier qui me dit que je n’ai qu’à changer de métier, je lui fait bouffer mon CAFB !

  34. B. Majour dit :

    Bonjour Mireille

    C’est quoi un petit éditeur ?
    Tout ce qui n’est pas gros (dans le gros de la cavalerie 🙂 ) est un « petit » éditeur.

    Disons, « Rue du monde », si tu veux un exemple intéressant pour les albums enfants.
    Un de ceux que nous devrions partager entre collègues… (une petite mutualisation ?)
    Sans oublier les éditeurs locaux qui ne sont pas vraiment mutualisables… qui les connaît ? Les DRAC certainement.
    Mais quel bibliothécaire va vraiment se pencher sur le sujet ? Pire, quel libraire ? Nous forcer à aller voir un peu plus loin, les uns et les autres, à découvrir autre chose (sans tout acheter), n’est-ce pas un de nos rôles ?
    Même si, je le sais : la routine est économe en temps.

    “les petits libraires (les vrais)” (conformément à ce qu’indiquait Bibliobsession, devant l’absence de vrais libraires)

    Oui, je pense aussi qu’il nous faut défendre les « petits » libraires, qui se battent et proposent des choses intéressantes. « Petits », peut-être à opposer aux nationaux, et supra-nationaux (comprendre les grosses chaînes de vente), parce que seule la diversité permet le choix.

    Parce que nous pouvons plus facilement créer un réseau bibliothèque-librairies locales, qu’avec de grosses enseignes qui s’intéressent d’abord à la rentabilité, avant toute autre développement culturel.

    J’y vois là une certaine logique de « lecture publique », le livre à portée de chez soi, délivré par des passionnés… Passionnés que l’on retrouve plus souvent dans les petites librairies, question de survie. Même si on en retrouve quelques-uns dans les grandes surfaces de la culture.
    Encore faut-il les connaître, et qu’ils soient disponibles.

    Et quand je vois que, dans les MAPA, on en est à départager des gens qui offrent les mêmes services « livre » (prix unique du livre oblige), je me demande s’il ne serait pas temps d’ouvrir la ligne : que faites-vous pour le développement et la vie culturelle de notre commune(auté) ?

    Les réponses pourraient devenir intéressantes. 😉

  35. Mireille dit :

    @Bernard. D’accord sur le fond. Un peu idéaliste, mais il en faut. Si Rue du Monde est un petit editeur, alors il y a de la place pour tout le monde. C’est rassurant. J’avais peur que tu spies plus sélectif que ça. Et puis j’ai connu Actes Sud à l’époque où on les ignorait totalement, alors…Reconnais que tu as du mal à les définir : s’agit-il de leur importance economique, de leur image plus ou moins médiatisée, de leur ligne éditoriale, de leur couleur politique ou autre chose ? Et une fois de plus, comment integrer cela dans un marché ? Si je te citais la Bd indépendante, c’est parce qu’on peut en établir une liste. Idem pour les editeurs locaux (difficile de ne pas en oublier, c’est vrai, mais j’ai pu au moins établir une liste minimale et exclure les fournisseurs qui me répondaient qu’ils ne fournissaient pas, justement). Mais les petits editeurs, sans autre critère, c’est impossible. Ou alors on établit une liste de grosses enseignes, qu’on exclut, et on demande au prestataire de fournir tout le reste, sans le définir davantage ? C’est étrange, non? Il vont tous recopier le bottin ! Bonjour l’étude des réponses… On pourrait aussi prendre les editeurs aidés par le CNL, ça donnerait des trucs bizarres.
    Heureuse de voir que tu comptes introduire l’humour second degré dans les marchés public: Si tu réussis à placer le critère « que faites vous pour la vie culturelle de notre communauté « , préviens-moi, je suis preneuse (et surtout donne-moi le coefficient et la grille d’analyse des réponses) .;)

    « La routine est économe en temps ». Paf, je me prends le panneau dans la figure ! Là je te trouve très dur, un peu vachard mème, non ? Sérieusement, je crois qu’on n’est pas forcément tous passionnés, mais qu’on est tous curieux, et j’espère qu’on le restera assez pour préserver le temps de l’être. Finalement on passe un temps fou à élaborer des marchés tordus qui couleront les libraires méritants chez lesquels nous devrions passer plus de temps.

    En plus, vais je encore trouver le temps de passer chez un libraire chez qui je n’ai pas de marché en cours ? En voilà aussi une bonne question, tiens…

  36. claire dit :

    La réponse est simple, pour avoir des offices de qualité, les bibliothèques doivent demander à des libraires indépendants, militants, qui connaissent les propositions des éditeurs et les demandes du public.

    Les livres restent la propriété du libraire avant le choix définitif fait par un comité interne à la médiathèque.

    Rappelons que le libraire est tout autant médiateur du livre que le bibliothécaire et que lui aussi se bat pour avoir dans sa librairie un fonds de qualité…
    Car qui dit qualité, acheteurs et bibliothécaires seront encore demandeurs.

    Je suis pour les offices, cela permet un réel travail entre les libraires et les bibliothécaires. Le libraire est un partenaire culturel qui doit être vu non pas comme un simple commerçant avide de marché et d’argent, mais comme un militant…

  37. Yvonnic dit :

    Bonjour

    Pour répondre à Mireille et Bernard, et à d’autres, il y a dans Livres Hebdo du 17 octobre, donc cette semaine, la présentation et le classement des 200 premiers éditeurs français. En fait 236, correspondant à 172 groupes et maisons indépendantes. Le classement est basé sur un chiffre d’affaires d’au moins un million d’euros. On a la surprise d’y voir des « petites maisons », assez considérées par la profession , comme Le Dilettante, la Nuée Bleue, l’Aube, Terre vivante, Allia etc… Rien n’est simple en ce bas monde.

    Pour votre information, Rue du monde (qui n’est pas dans la liste) est distribué par le groupe Harmonia Mundi , ou l’on retrouve l’Atalante, le Cercle d’art, Être Éditions, Thierry Magnier, Climats, La Fosse aux ours, Jérôme Millon, Le Pommier…et autres petites maisons sympathiques, voire militantes.

    Or la distribution est le maillon clé de la chaîne du livre. Et être distribué par une des 10 plus grosses boites est indispensable pour ces éditeurs mais pas sans conséquences en termes d’indépendance.La distribution a joué depuis plusieurs décennies maintenant un rôle très actif – qu’elle continue de tenir – dans les réorganisations et les concentrations successives du paysage éditorial.

    Or, la réception de l’office par un libraire passe aussi par là. N’oublions pas que la plupart des libraires sont inscrits à l’office, ce qui leur permet de recevoir automatiquement les nouveautés des éditeurs. C’est plus ou moins une obligation contractuelle et surtout une commodité. Le libraire fait un contrat d’ouverture de compte chez un éditeur ce qui lui donne des conditions générales de vente assez claires : S’il a une remise de base de 25% et veut arriver à 35% ou plus, il doit faire une inscription à l’office sur différentes groupes, les poches, les sciences humaines, les beaux-livres etc.. et plus il coche de cases, plus il peut accrocher une remise importante. Peu le refusent, sinon justement les très petites surfaces.

    Et l’office qu’on nous sert en bibliothèque vient de cet office là, évidemment. Et là, pour reprendre l’expression de Nicomo, j’aurais l’impression de faire de la sous-sous-traitance de la sélection documentaire faite par un distributeur envers un libraire soucieux de ses marges.

    Lire l’interview d’Olivier Michel, libraire à l’Humeur Vagabonde, qui a refusé l’office et s’en explique. D’un autre côté, quand on lui demande « Quelle place accordez-vous à la petite édition ? », il répond  » Ce n’est pas forcément « little is beautiful « . Rien n’est simple, disais-je.

    Si je devais donc choisir une pratique basée sur une logique militante, culturelle comme celle que semble prôner Bernard Majour, ou simplement politique au sens large, et à considérer que je veuille bien entrer dans le jeu du pour ou contre, Je serai donc contre l’office avec les libraires qui sont eux-mèmes inscrits à l’office, et pour avec ceux qui s’en sont affranchis, avec le risque de gérer des retours importants.

    Après tout c’est un critère qui en vaut bien d’autres (et qui peut parfaitement être intégré dans un marché). Une grande partie de nos tabous et certitudes (les « petits editeurs » etc..) viennent aussi de notre longue absence du débat marchand. L’ignorant ou le méprisant, nous opérons, souvent à notre insu, les simplifications dont nous avons besoin et distribuons les médailles aux uns et aux autres, pour finir le plus souvent par nous les envoyer à la figure dans nos débats. Nous sommes acteurs de la marge dans un monde strictement économique. Partenaires culturels avec une hydre diffusion-distribution de sept milliards d’euros. Sachons prendre la mesure du défi. Et évitons la naïveté. Biblioroots a raison quand il dit « Ce qui m’étonne c’est que peu de gens évoque les problèmes “d’entrisme” et de “biais de complaisance” que peuvent représenter parfois ces offices. Serait on dans le cas du “je ne sais pas être lucide sur ma profession parce que j’en suis” .

    @ Sylvère. Les jeux les plus idiots peuvent susciter les débats les plus intéressants. Si ta question manichéenne est jugée « mal posée » par B. Calenge, parions que nos 36 réponses l’auront remise sur ses pieds. Jouons donc ensemble, mème s’il n’en doit rester à la fin de la récré qu’un ballon crevé oublié dans un coin de la cour …

    Cordialité et admiration pour ton travail

  38. B. Majour dit :

    Bonjour Mireille

    Je n’ai pas dit que c’était facile (surtout si on travaille seul) de recenser les éditeurs intéressants. J’envisage plutôt l’hypothèse idéale : un réseau de bibliothécaires qui parlent de leurs découvertes, des éditeurs intéressants, etc. (réseau de bibliothécaires et libraires partageant leurs découvertes ?)

    Mais ça reste une hypothèse idéale 🙂

    Pour les petits éditeurs, on peut obtenir la même chose que pour les locaux : en ayant une liste (d’éditeurs « indépendants » ?).
    Ou alors en demandant au libraire de nous faire connaître ceux qu’il connaît vraiment (ceux qu’il vend)… histoire que le MAPA apporte aussi de l’information au passage. (puisqu’on y passe du temps, autant le rentabiliser)

    Ce qui me ramène à la routine économe de temps. (Non, je ne suis pas vachard, ou alors il faudrait que je me jette la plus grosse pierre, parce que la routine, je ne connais que trop bien. Informatique Go on ! 😉 et j’essaie d’en établir un maximum dans mon travail… pour me dégager du temps !)
    Temps pour quoi faire ?, la question devient intéressante.

    Ma veille doit-elle inclure la découverte des petits éditeurs, et de ce que font les libraires de ma communauté (plus ou moins lointaine)… dans quelles manifestations ils interviennent ? quels auteurs ils invitent ? Etc.
    Autant de points qui permettraient de connaître mieux leur travail et leur intérêt pour les « usagers » qu’ils desservent. Oui, toujours avec l’idée de combiner cette information pour offrir un service supplémentaire à nos propres usagers. Qui sont aussi friands de rencontres avec les auteurs, s’ils sont au courant. Car, dans nos usagers, nous avons aussi nos « fans de »…

    Bien sûr, quand on peut s’intéresser à toute la vie de la cité, on sait qui invite qui… et où ?
    A l’échelle d’un département, c’est beaucoup plus chaud. (sauf avec un réseau, à défaut de réseau : un concentrateur d’informations)

    Et je lis des libraires qui regrettent de n’avoir pas plus de monde lorsqu’ils invitent un auteur. Chacun bricole dans son coin, et nos usagers respectifs ne sont pas plus informés… alors qu’ils aiment le livre !

    N’est-il pas temps de concentrer ces informations ?
    Et de se connaître un peu mieux.

    Pour rester curieux.

    La curiosité, une compétence métier ?

  39. @ Yvonnic : merci 🙂

  40. Serge dit :

    Pour prolonger ce qui se dit sur l’indépendance, notamment le débat Bernard/Mireille sur l’identification des editeurs et des libraires, je me réfère simplement à l’article edition indépendante sur Wiki : Pour reprendre les termes d’Isabelle Kalinowski et Béatrice Vincent des Éditions Agone, un éditeur indépendant se doit d’avoir pour principe de « ne pas publier un livre au seul motif de sa rentabilité, un auteur sur le seul critère de sa notoriété, ne pas traiter un sujet en vertu de sa seule actualité ». Et si on appliquait cela aux libraires ?

    Il semble qu’on puisse également les identifier : « Depuis les années 1990, l’édition indépendante s’est assez considérablement développée en France et en Belgique, avec l’émergence de nombreuses maisons d’édition, dont certaines sont parvenues à s’inscrire dans la durée et à acquérir une véritable visibilité et légitimité. Parmi elles, on peut compter Raisons d’agir, Agone, La Fabrique, La Dispute, Les Prairies ordinaires, les Éditions du Croquant, Kargo, L’éclat, Syllepse, Editions Amsterdam, Éditions Aden, etc. » Au total une trentaine.
    Ils ont également leur blog (http://editeurs-independants.com/ ) , leur association (Son Mot à Dire) et leur Salon du livre.

    Leur profession de foi est éloquente : Nul ne peut plus aujourd’hui être éditeur indépendant et solitaire. Il ne s’agit ni de refuser ni d’accompagner le nouvel environnement international mais d’inventer une autre façon d’être dans laquelle le livre sera reconsidéré et traité comme un bien culturel indispensable au progrès de l’humanité.
    Il existe aussi Le Collectif des éditeurs indépendants, créé en juillet 2004 pour la diffusion d’éditeurs indépendants auprès des libraires.On y compte 12 maisons d’édition: Bérénice, La Cause des livres, Delphine Montalant, Dorval, Les Ecrits des Forges, Fédérop, La Main Courante, La Maison d’à côté, La Passe du vent, Les Bons caractères, Le Temps des Cerises, Sunset farm .

    Idem pour les libraires (ALEP notamment), où les regroupements foisonnent.
    Pour l’anecdote, voici la profession de foi d’ALEP : Dernier maillon de la chaîne, dernier professionnel qui intervient avant le lecteur, le libraire bénéficie d’une aura particulière. Qui en effet, parmi les fervents de lecture, n’a pas rêvé de devenir libraire pour vivre avec les livres et parler littérature avec les clients…
    La réalité est souvent moins idyllique. Il serait utopique de croire que l’on peut exercer ce métier sans avoir le goût de la vente. Une librairie est un commerce qu’il faut rendre viable. Le libraire doit apprendre à connaître ses clients afin de cerner leurs besoins et leurs goûts littéraires. Quant au client, il attend de son libraire une sélection parmi les livres, un conseil, un avis de lecteur averti. C’est tout le privilège de ce beau métier. Ecouter, échanger, conseiller doivent être les mots d’ordre de notre reconquête. Partager pour mieux réussir !Libraires, osez le changement ! Redevenez les libraires-conseils que le public attend !

    Bon, il faudrait leur expliquer que le dernier maillon de la chaîne avant le lecteur c’est aussi les bibliothèques. Par contre le passage sur la réalité commerciale du métier est sans ambiguité. Comme dit Yvonnic « évitons la naïveté ».

    Tout ceci pour dire que tous ces « acteurs » se regroupent, s’organisent et sont tout à fait identifiables pour ceux que ça interesserait. Pas d’excuses.

    « Nul ne peut être [editeur] indépendant et solitaire « . Et nous ? Nous, on croit qu’on peut rester indépendants et solitaires ? La solitude comme gage d’indépendance ?

    Et pourquoi pas « l’hypothèse idéale » de B. Majour :J’envisage plutôt l’hypothèse idéale : un réseau de bibliothécaires qui parlent de leurs découvertes…

  41. Mireille dit :

    @Bernard. La curiosité comme compétence métier ? Oh le beau postulat ! Oui, cent fois oui ! (pourquoi cent, je suis mesquine aujourd’hui, jouons gros, c’est le moment. Allez, mille fois et n’en parlons plus). Autant on peut parfois se méfier des passionnés, trop occupés à faire partager leurs passions pour tenir compte de celles des autres, autant celui qui sait rester éveillé et curieux de tout sera toujours efficace. La passion peut nous limiter, la curiosité est par définition sans limites. Attention je parle de curiosité intellectuelle, pas celle qui consiste à regarder par les trous de serrure et nous amènera un jour à acheter des bouquins sur la couleur des chaussettes de Sarkozy. Et puis la curiosité est toujours stimulée par les interdits, ce qui ne peut que nous amener à sortir des sentiers battus par la cavalerie du politically correct (je sais plus si ça s’écrit comme ça, et je ne suis pas assez curieuse pour alller vérifier…). En plus ça tombe bien : on est sur un blog de curieux- type. Sylvère, tu es le prototype du curieux chimiquement pur !

    Par contre, du coup, je ne sais pas si dans le cadre de la curiosité comme préalable professionnel, l’office ne constitue pas plutôt un frein, puisqu’elle ne s’exerce plus que dans le cadre de la curiosité d’un autre. Mais comme d’un autre côté il y a de toutes façons des limites matérielles à l’exercice de ma propre curiosité…Attends, je réfléchis, je suis une curieuse lente, limite pou.

    Eh ben, ça fait pas un pli à ma jupette, la solution est dans le deuxième postulat de Bernard : le réseau de curiosités partagées .

    A nous les autoroutes de la découverte. On prendra toutes les bretelles qu’on trouvera. Na !

    Bernard, tu m’affoles ! On commence quand ?

  42. @ mireille : curieux chimiquement pur ? waaaaa on me l’avait jamais dit, pfiou, merci !

  43. ctrenit dit :

    Je suis tout à fait pour les offices, dans le sens de Bernard Majour : avec des libraires qui comprennent ce qu’on veut obtenir comme service, comme conseils, comme savoirs, et sans oblitérer la possibilité de passer des commandes. C’est donc un travail plus exigeant que celui de simple acquisition. Il faut faire des commandes, donc veiller les titres et le marché du livre, et sélectionner à l’office. Souvent, on ne trouve ces perles qu’en petites librairies.

    Je le fais pour les bandes dessinées (un office tous les mois ou mois et demi) avec un libraire spécialisé bd qui est en marché avec nous et qui connaît les bibliothèques pour travailler avec elles depuis longtemps. C’est donc un habitué des offices, mais aussi un curieux, partenaire en animations, formations, qui se tient au courant de nos nouvelles politiques d’acquisition dans son domaine, etc…

    L’office me parait donc possible avec un libraire de confiance et compétent (surtout dans le cas d’un libraire généraliste, qui doit connaître tous les domaines!), qui est mobile, et consacre une part importante de son activité à cet office.
    Le choix et le farfouillage en librairie est de toute façon nécessaire, en complément de l’office et de la sélection de livre par veille (veillons nos livres!).

    Accessoirement, j’achète des romans, des bd et des textes lus, et je lis ou écoute toujours une bonne partie (merci les congés, les w-e, les nuits courtes, les transports, les repas!), voire la totalité dans le cas des bd, même si je sens bien que je ne pourrais pas le faire indéfiniment, et qu’il faudra que je me restreigne à la moitié de ce qui paraît! 😉

    P.S: Si le libraire n’aime pas l’office, au fait, on va pas le forcer… Surtout s’il accueille bien dans sa boutique!

  44. Alain Pierrot dit :

    Et si le fonctionnement d’un office ciblé était publié sur le site de la bibliothèque et celui du libraire, engageant un dialogue visible autour de la poldoc de l’un et de la cohérence du fonds et des propositions de l’autre ?

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  1. 18 novembre 2008

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  2. 9 décembre 2008

    […] exemple : j’ai lancé l’autre jour une discussion sur les offices de livres. Lorsque j’assiste à l’office de la bibliothèque où je travaille, je suis toujours […]

  3. 16 février 2009

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