Bibliothécaires universitaires, mutualisez-vous les uns les autres !

Si les bibliothèques publiques sont appelées à pratiquer ce que j’appelle de la médiation numérique, les bibliothèques universitaires (ou assimilées) travaillent sur une médiation d’une autre nature.

En effet, on sait bien que les ressources électroniques prennent une place de plus en plus importante et que l’on sélectionne de larges bouquets de contenus numériques vendus par des entreprises qui se partagent un marché lucratif. Au final, les bibliothécaires assurent un précieux « service d’aide à la recherche ». Pour ce faire, ils proposent des formations aux étudiants et publient des supports. Chaque année, un temps important est ainsi consacré à la « formation à la recherche de l’information »  en partenariat plus ou moins développé avec les professeurs et de manière plus ou moins bien intégrée/reconnue par rapport au cursus des étudiants. On pourrait dresser une petite typologie des domaines de formation proposés :

Si les deux premiers points sont « naturels », le dernier peut quand même poser question. Les bibliothécaires proposent en fait des contenus qui s’approchent souvent d’une aide en ligne à des bases de données sensées par ailleurs être ergonomiques et fournir une interface claire et une aide bien faite (surtout au prix où elles sont). Soit, je ne nie pas que des guides d’utilisation de la base X ou Y soient utiles, mais je pense que leur nature doit appeler en premier lieu à une mutualisation.

Les bibliothécaires d’université savent fort bien avec COUPERIN s’associer pour négocier des tarifs d’accès à ces bases de données, mais qu’en est-il de la mutualisation des « supports de cours » destinés à en faciliter l’utilisation ? Le fonctionnement de Factiva est le même d’une bibliothèque à l’autre non ? Alors pourquoi refaire dans chaque université le mode d’emploi de cette base ?

En réalité, une mutualisation existe de manière empirique sur le mode : je connais le site de telle BU qui met ses supports en ligne… Il existe bien aussi un site officiel de mutualisation, il s’appelle FORMIST :

“ Un réseau francophone pour [APPRENDRE À] rechercher, évaluer et utiliser l’information. FORMIST vous propose des documents pédagogiques validés et des ressources variées sur le thème de la recherche documentaire et de la maîtrise de l’information ”

Bon alors de quoi il se plaint le Bibliobsédé ? Hé bien regardez la partie consacrée aux sciences : elle est extrêmement pauvre, comparé à l’usage fait de ces ressources électroniques… Si l’on essaie de compter ce qui relève de la mutualisation de guide de recherche, c’est-à-dire : « comment utiliser telle source », on compte une seule ressource en physique, et… zéro en sciences de l’ingénieur. En droit économie, gestion on trouve pas mal de « modes d’emploi » mais les plus récents datent de 2006… D’ailleurs, j’avoue me perdre un peu dans la richesse des « types de documents » proposée par FORMIST.

A l’heure du web 2.0, il me semble que sur FORMIST des fonctionnalités communautaires seraient vraiment bienvenues, pour aider à repérer les ressources les plus intéressantes et aider aussi à créer une saine émulation entre bibliothécaires d’une même discipline… On pourrait par exemple imaginer que les bibliothécaires notent les guides d’utilisation, les commentent, y ajoutent des tags, voire les proposent en accès direct grâce à Slideshare (qui vient d’annoncer la compatibilité des documents pdf et doc). Loin de moi l’intention de jeter la pierre à l’équipe qui s’occupe de FORMIST (et surtout pas à toi Elisabeth) car je sais bien qu’un tel site ne peut fonctionner sans une volonté réelle de collaboration. Presque tous les éléments sont réunis, si l’on ajoute que le réseau partenaire des 12 URFIST pourrait être localement très utile pour motiver les bibliothécaires à alimenter cette base, non ? Suis-je naïf de penser que tout le monde a un intérêt (y compris économique) à partager ces ressources, si on fait le compte des heures de travail passées à élaborer, dans chaque BU, ce type de formations ?

(toute ressemblance avec une certaine Ségolène serai fortuite, pour le titre de ce billet 🙂

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