L’opac du futur sera open source : SOPAC
Dans ce billet de Tame the web on apprend que the Social Opac, SOPAC, a été mis à jour. SOPAC est un add-on (= une extension) de Drupal qui est un système de gestion de contenu open source, utilisé par exemple en France pour le portail du Réseau des Médiathèques de la Roche-sur-Yon. Nicolas Morin de BibLibre explique très bien sur son blog l’architecture proposée par the Social Opac :
Première brique de SOPAC: Locum. C’est Locum qui contient le connecteur entre SOPAC et votre SIGB, et qui moissonne les données bibliographiques de votre SIGB pour les reverser dans une base MySQL; les données moissonnées seront indexées dans SOPAC par le moteur Sphinx. Seconde brique de SOPAC: Insurge. Insurge est utilisé pour les tags que les usagers ajoutent aux notices. L’un des problèmes étant d’arriver à une masse critique de tags, Insurge contourne le problème en pointant Drupal vers un repository collectif de tags. Les tags sont partagés entre plusieurs bibliothèques, mis en commun. Insurge est un outil qui va dynamiquement récupérer les tags dans le repository et les afficher de façon pertinente dans votre opac, qu’ils aient été rentrés par les usagers de votre bibliothèque, ou par ceux d’une autre bibliothèque. SOPAC proprement dit ne forme qu’une couche supplémentaire par-dessus Locum et Insurge (qu’on pourrait donc utiliser indépendamment de SOPAC): c’est le module d’intégration Drupal.
Quand vous avez le tout: Locum + Insurge + SOPAC, le public ne voit plus l’opac natif de votre SIGB, mais seulement et uniquement votre site web. L’intégration est parfaite, et votre public bénéficie de fonctionnalités que votre opac, pourtant, ne propose pas.
Concrètement, Nicolas Morin, dans un autre billet du blog de Biblibre cite un exemple fameux :
La bibliothèque publique de Darien (CT, USA) a mis en ligne son nouveau site web: fait avec Drupal 6, c’est désormais le mètre étalon de ce qu’on peut faire avec un site web de bibliothèque, succédant au site d’Ann Arbor, qui avait été fait avec Drupal 5 par le même bibliothécaire, John Blyberg.
Hé oui, le SIGB de demain et même d’aujourd’hui c’est comme les legos d’hier, des briques qui s’assemblent. On parle de modularité, et ici on peut aussi parler de mutualisation, puisque les tags sont mis en communs par plusieurs biblitohèques, à la manière de ce que propose le programme Librarything for Libraries. Intéressant non ?
Petite question concernant les tags. Là, on touche au point sensible : la masse critique et donc le partage des tags entre les établissements. Ce répertoire, où est-il ? Peut-on l’attaquer et y participer indépendamment de la solution SOPAC ?
Nous avons effectivement réalisé le site de la Bibliothèque de La Roche Sur Yon avec Drupal. Pour compléter votre information, il faut savoir que nous avons fait ce choix après avoir pratiqué, ou simplement testé pour certains, des outils classiques comme Joomla, Typo 3, Liferay. Chacun possédait des attraits mais Drupal nous semblait le plus intéressant et le plus prometteur pour des raisons que je pourrais détailler si vous le souhaitez. Concernant Sopac, j’ai effectivement moi aussi trouvé l’approche intéressante, je suis par contre un peu plus réservé par rapport au contexte technique, l’utilisation de Sphynx par rapport à un outil d’indexation comme Lucène ou son ‘niveau supérieur’ SOLR. Je trouve par contre l’approche globale satisfaisante, même si l’on reste quand même dans une logique de ‘retrouvage’ plus qu’une vraie logique de recherche. Mais personne aujourd’hui ne propose une vraie recherche intelligente qui aille plus loin que ce fameux « retrouvage ». La navigation par facette qui permettrait d’avoir cette approche de « sérendipité » (je sacrifie à la mode) n’en est qu’à ses débuts. Concernant les tags Nicolas Morin propose une piste intéressante de partage. J’en proposerais une complémentaire: être capable de raisonner sur des centres d’intérêt pour les bibliothécaires, et les partager. Je rêve quand même depuis longtemps de systèmes de partage permettant aux bibliothécaires d’échanger, par exemple pour les parents des très jeunes lecteurs, des quasi – indexations comme ‘Je vais à l’école’, ‘Je me lave’ ‘Grand père est mort’ etc., c’est à dire des outils qui permettent aux bibliothécaires d’assurer leur mission de médiation sur le fonds documentaire, avec des possibilités plus pertinentes que de l’indexation matière pure. En cela l’approche Tag est différente et sans doute un peu fourre-tout. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous préférons Drupal: la possibilité d’intégrer des briques très métier sans être obligé de décliner ex-abrupto un composant très standard du Web 2.0
Bonjour, Merci pour ces infos. Effectivement une approche par « besoins documentaires » me semble intéressante mais très compliquée à mettre en œuvre. Il me semble pourtant que c’est moins sur le catalogue même de la bibliothèque que sur un outil dédié que l’on pourrait répondre à ce besoin. Votre proposition suppose une mutualisation des données des catalogues de bibliothèques qui est quasi impossible à l’heure actuelle (pas de catalogue commun, pas d’interopérabilité, des données dans le web invisible…). Par contre, moccam-en-ligne par exemple me semble une plateforme intéressante pour pouvoir échanger des mini bibliographies (des paniers de notices).
juste pour compléter, quelques mois plus tard : http://www.biblibre.com/node/142