Nouveautés pour le service Questions-réponses de l’ENSSIB
C’est un scoop de bibliothécaires ! (merci à Thomas)
J’évoquais il y a quelques jours le service spécialisé de l’ENSSIB destiné à répondre aux nombreuses questions des professionnels de l’info-doc.
Malheureusement, la base de connaissance était jusque là difficilement accessible et lisible. Ce n’est plus le cas ! Vous pouvez désormais accéder à toutes les questions et leurs réponses classées par thèmes et surtout suivre les mises à jour grâce au fils rss associé à chaque catégorie !
Voilà un très bon moyen de valoriser les efforts fait par les questionneurs et la qualité des réponses pour l’ensemble de la communauté de l’info-doc !
Bon c’est vrai, l’interface est encore un peu figée et on met un peu de temps à trouver le lien « les réponses par thèmes« . Le top 5 des questions les plus consultées est publié, ainsi qu’une question aléatoire en page d’accueil du service. C’est bien mais ce n’est pas suffisant car il manque aussi un fil RSS général (on ne dispose que d’un fil par catégorie).
Il serait en effet utile de pouvoir suivre le flux des questions sans aucun classement, comme le propose par exemple le Guichet du savoir, référence publique en la matière. Pourquoi ? Parce le flux des questions posées, c’est un peu comme le chariot de retour dont on parlait cette semaine : les questions des autres, dans toute leur diversité, sont potentiellement les miennes et c’est très rassurant de voir que l’on est plusieurs à se les poser ces questions !
Voilà c’était la bonne nouvelle du jour !
je profite de l’occasion pour alerter les bibliothécaires sur une question : l’accès à la base de connaissance.
Ici, l’enssib utilise un outil hébergé d’un prestataire commercial. Les questions sont posées via cette plateforme, et les bibliothécaires répondent dans la plateforme. Les données, questions et surtout réponses, qui représentent la valeur ajoutée des bibliothécaires, sont dans une base de connaissance hébergée.
Pour pouvoir proposer la base de connaissance au public tel que décrit dans ce billet, il faut extraire les données de la base de connaissance du prestataire, et les charger dans la base de données du site web de l’enssib. Régulièrement. Or, c’est un service payant.
On est donc dans la situation absurde où les bibliothécaires alimentent une base de connaissance que le prestataire commercial utilise par ailleurs, et payent pour récupérer leurs propres contenus.
Il n’y a pas que la question de la liberté des logiciels, il y a aussi celle de la liberté des données qui sont dans les logiciels : les bibliothécaires se sont souvent fait avoir, par le passé, ne mettant leurs données dans des SIGB pour devoir ensuite payer pour les en sortir; on est en train de recommencer avec les références en ligne…
Franchement il y a d’autres solutions envisageables, qui assurent un meilleur accès à leurs données pour les bibliothèques : si qq’un veut réfléchir au sujet, je suis tout à fait ouvert à cette discussion.
Quand tu écris à propos du Guichet « les questions des autres, dans toute leur diversité, sont potentiellement les miennes », cela veut-il dire que tu es potentiellement à l’origine de cette question : cette question http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?showtopic=32517 ? Parce que là hein je ne peux rien faire de plus et ce n’est pas rassurant 🙂
Bonne continuation.
Pardon si je pose une question manquant de pertinence, mais ce service de questions/réponses est-il également ouvert à la contribution des usagers ?
Je prend un exemple : s’agissant de la question média : « Où pourrais je trouver un récapitulatif (sous forme de tableau par exemple) faisant état de la concentration des médias? » y a t’il une possibilité pour l’internaute de contribuer à apporter des réponses, par exemple : la revue Le Plan B a publié un tableau récapitulatif que l’on peut consulter ici (2006)(passons sur le titre délibérément engagé et peut-être inutilement polémique et provocateur)
http://www.leplanb.org/images/pdf/cartePPA-juin2006_l.pdf
(source http://www.leplanb.org/medias/la-carte-du-ppa-2006.html)
Tout cela à titre encore une fois d’exemple, pour dire qu’un service ouvert à la contribution extérieur peut enrichir la réponse apportée à la question. Avec modération bien sûr 🙂
NB
@Nicomo
Le problème se pose aussi pour le lecteur qui remplit / remplira des commentaires et autres champs ouverts. Comment peut-il récupérer son travail ? Ou le travail des autres ? (hors du copier-coller)
Je m’inquiète effectivement que les bibliothécaires ne regardent même pas cette simple fonctionnalité de récupération (voire d’échanges) de leurs propres données.
Pire, de celles destinées à leur public.
Dans notre cas, ce sont des fonds publics, c’est de l’intelligence public… et nous n’aurions même pas la réflexion de dire : je veux pouvoir échanger ces données avec tout le monde.
(Comme : je veux pouvoir transporter/prêter tout ou partie de mes documents ailleurs. Le bibliothécaire est-il un écureuil ? 🙂 )
Le plus important, ce ne sont pas les logiciels libres ou pas, c’est le coeur de l’information : les données, leur organisation… et surtout leur récupération.
Préservation, compilation, synthèse, tout découle de la récupération.
Et les informaticiens ne peuvent pas dire : ah bon ?
La sauvegarde, la migration des données est au coeur de leur métier, depuis maintenant 50 ans.
Le logiciel passe, les données restent !
@mediamus
Pour l’ENSSIB, lorsque j’avais posé la question, on m’avait répondu que la contribution extérieure n’était pas à l’ordre du jour.
On perd l’effet réseau et sa boule de neige, c’est un choix.
Mais bon, nous en sommes aux balbutiements de ce genre de service. Comme on ne peut répondre à toutes les questions seuls, cette ouverture est une question de temps et de travail collaboratif.
Bien cordialement
B. Majour
Tout d’abord, merci à Bibliosession pour ce petit coup de pub ! 🙂
Pour le fil RSS global, c’est prévu à terme, ainsi que des alertes par mail pour ceux qui ne sont pas familiers de RSS. Mais il faudra patienter un petit peu …
toujours rigolo de voir comment servent les commentaires (même si certains les corrigent ensuite 😉 )
bon, bien sûr le service questions réponses de l’enssib n’est pas parfait, et chacun peut imaginer des propositions qui, de son point de vue, semble importante.
Mais un projet n’est pas que technique. Il est aussi
– stratégique (nous pouvions développer une application locale, mais nous avons choisi de nous intégrer à un réseau, international)(aussi, le développement de la base correspond à une réelle stratégie de l’enssib, centre de ressources en sib)
– juridique (la collègue responsable du service essaie de sensibiliser les responsables d’autres services à ce problème, c’est un long cheminement de terrain)
– financier (et Nicolas n’est pas totalement bien renseigné)
– et humain surtout : intégrer une exigence de réponse de qualité dans les 3 jours, c’est un véritable travail de management, quotidien. les questions tombent au compte goutte ou tout à coup à torrent, nous ne pouvons pas anticiper leur nombre, ni leur thème. La quiétude du travail quotidien peut à n’importe quel moment être bouleversée !
Alors merci ici à tous ceux qui ont participé au service : l’informatique (Hervé S et Panya), le département des ressources documentaires, en particulier les répondeurs :
Thomas C, Thierry C, Danièle F, Pierre L, Pierre M, Caroline R, Catherine V, moi même aussi, tiens !
aux collègues de l’enssib sollicités sur certains points ponctuels, Sabine L, Cécile J, Evelyne M, Chantal V,
aux anciens répondeurs aussi : Gabrièle B, Nicolas M,
à Catherine J, aussi, surtout, qui anime cette équipe, a mis en place le projet et veille consciencieusement sur l’équipe et le service.
@Elisabeth Noël, enssib : « financier (et Nicolas n’est pas totalement bien renseigné) »
La seule chose que je dis sur le sujet, c’est que « c’est un service payant. »
Dans un espace public comme celui-ci, il ne suffit pas de dire, avec autorité, que « vous ne savez pas tout », il faut donner des faits : combien avez-vous payé, combien payez-vous? On ne peut pas vouloir participer au débat public en prétendant que les informations qui étaillent nos arguments sont confidentiels : si on veut prendre position ici, il faut apporter des faits. Si c’est devenu gratuit, je suis ravi de l’apprendre.
Et voici un fait parmi d’autres : l’enssib ne m’a-t-elle pas demandé d’intervenir à titre personnel auprès d’OCLC, où on me supposait des entrées, pour rediscuter du tarif de ces extractions trimestrielles de la base de connaissance, que personne n’avait même anticipé?
Je trouve ce commentaire d’autant plus déplacé que ce qui précédait n’était en rien une attaque contre le service.
L’enssib a fait ces choix pour de bonnes raisons, dont certaines sont évoquées dans le commentaire (le budget – coût du service contre coût du développement -, le réseau).
Ce qui n’enlève rien à mon interrogation : donner nos données à des prestataires sans s’assurer que nous bénéficierons d’un accès techniquement facile et économique à nos propres données est un problème. Que des questions de coût ou d’insertion dans un réseau peuvent contrebalancer, mais qu’on ne peut pas non plus entièrement ignorer. Ce sont des questions qu’il faut se poser, mais je ne prétends pas que ce soit pas des obstacles insurmontables.
Pour info, le commentaire de HS a été tronqué sur demande de son auteur.
@nicomo : ce n’était pas une attaque. Détailler les aspects techniques ou financiers d’un tel projet n’a pas sa place dans un commentaire de blog, cela n’en était pas le propos.