Exclusif : Babelio innove et lance Babelthèque

screenshot028C’est un évènement ! On attendait depuis longtemps et ça préfigure vraiment l’avenir de l’enrichissement des catalogues de bibliothèque, rien de moins. 😛

Babelio, un des principaux réseaux sociaux dédiés au livre dans le monde francophone vient de lancer un nouveau service qui se nomme Babelhèque. De quoi s’agit-il ? Rien de moins que de mutualiser les données entre les membres de la communauté de Babelio (environs 6400 membres) et les usagers des bibliothèques !

Comment ça marche ?

Babelthèque permet aux bibliothèques d’enrichir leurs OPAC et leurs sites Internet en important le contenu produit par les membres de la communauté de lecteurs Babelio.com : critiques, citations, nuages d’étiquettes etc. Babelthèque permet également aux usagers de la bibliothèque de saisir des critiques et citations dans l’OPAC, qui sont partagées avec l’ensemble des bibliothèques partenaires. Babelthèque vous intéresse? Ecrivez à contact[at]babelio.com pour en savoir plus.

Oui oui vous avez bien lu ça fonctionne bien dans les deux sens. Pour l’instant le système a été testé sur Koha (voir le commentaire de Nicolas Morin sur ce point), PMB (tiens tiens, serait-ce plus facile avec des logiciels libres ? 😉 et UNICORN.

Comprenez bien l’enjeu : de plus en plus de catalogues de bibliothèque proposent d’intégrer des commentaires de lecteurs… le problème c’est que bien souvent, on a quelques critiques de bibliothécaires et très peu de commentaires de lecteurs dans nos catalogues ! Alors la solution c’est bien sûr d’aller chercher ces données là où elles sont : sur d’autres sites web, en particulier des communautés d’amateurs. L’intérêt est d’enrichir le catalogue d’une valeur ajoutée complémentaire à celle des bibliothécaires. Il est aussi beaucoup plus incitatif pour un internaute d’ajouter un commentaire dans un catalogue qui en est déjà largement pourvu. Autrement dit, ce genre de mutualisation est de nature à enclencher un véritable cercle vertueux, capable de susciter l’émergence de communautés de lecteurs sur le web ET sur les territoires des bibliothèques via les sites web.

Évidemment tout ça n’est pas magique et demande un investissement de la part des bibliothèques. Ce qui est très encourageant, c’est qu’avec de telles mutualisations, celui-ci se fait au bénéfice de toute la communauté ! Même si la masse de critiques ne représente pas encore grand chose par rapport à l’ensemble des notices présentes dans un catalogue de bibliothèque, imaginez une mutualisation nationale…

Bravo à l’équipe de Babelio qui a su entendre les demandes des bibliothécaires et s’y adapter. Nul doute que d’autres suivront cette voie.

Voilà quelques copies d’écran à partir d’une installation test de Koha, en exclusivité pour vous, mesdames et messieurs !

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Pour finir quelques précisions qui m’ont été envoyées par l’équipe de Babelio par mail. (les questions sont de moi) :

  • Pourquoi les critiques + citations apparaissent-elles dans la colonne droite et pas en commentaire (comments)

Pour le placement des blocs « critiques » : ce sont des div, donc il est possible de placer les blocs à loisir où tu le souhaites

  • Les liens http vers d’autres blogs sont inactifs dans les critiques, c’est volontaire ?

Les liens vers les blogs inactifs sont des anciens liens, à l’époque où Babelio n’intégrait pas de champ « lien » dans l’ajout de critique. Désormais, la majorité des blogueurs qui ajoutent des critiques sur Babelio mettent le lien dans le champ spécifique qui permet de lier la critique

  • Comment fonctionne la modération montante ? Et descendante ?

Nous prenons en charge la modération, descendante (car ce sont des critiques de Babelio) et montante (car les critiques de bibs sont remontées dans Babelio). C’est une modération a posteriori, avec signalement d’abus de la part de nos membres. Précision : une modération à été nécessaire en 18 mois, la communauté des lecteurs n’est pas encore tournée sur l’insulte…

  • Combien de critiques proposez vous au total ?

On propose les 12 090 critiques de Babelio.

Silvae

Je suis chargé de la médiation et des innovations numériques à la Bibliothèque Publique d’Information – Centre Pompidou à Paris. Bibliothécaire engagé pour la libre dissémination des savoirs, je suis co-fondateur du collectif SavoirsCom1 – Politiques des Biens communs de la connaissance. Formateur sur les impacts du numériques dans le secteur culturel Les billets que j'écris et ma veille n'engagent en rien mon employeur, sauf précision explicite.

11 réponses

  1. Risu dit :

    Babelio qui se lance + l'annonce de Zazieweb sur biblio-fr + SOPAC en dév chez Biblibre : on dirait que ça bouge enfin dans le domaine des contenus enrichis et mutualisés pour les catalogues de bibliothèques.

  2. chr!s dit :

    Comme Risu:
    et Zoho qui devient "in the cloud" ^_^ Youpi !! ^_^
    ….reste plus qu'à convaincre les responsables de Bib.
    '_' avec un peu de chance, dans 3-4 ans ce sera fait au Havre… :)))) pardon.

  3. nicomo dit :

    Deux remarques : l'intégration avec Koha, et les droits.
    * intégration avec Koha. Le Question / Réponse le dit bien: il s'agit d'une balise <div> insérée dans le template de l'opac. Autrement dit: un hack un peu brut de décoffrage fait par babelio sur un opac koha. Mais pas un vrai développement par babelio d'un web service intégré à Koha proprement dit. Conséquence : à la première mise à jour de version il faut refaire, c'est pas trop propre ni pérenne. Mais si babelio contribue demain un web service au tronc commun des développements de Koha, on sera bien entendu ravi.
    * les droits. Je défends les logiciels libres, mais aussi pour le libre accès aux contenus. Je serais curieux de connaître le statut juridique des commentaires contribués par la bibliothèque? Appartiennent-ils à la SARL Babelio? Si demain la bibliothèque veut reprendre les contenus qu'elle a "donné" à babelio pour les intégrer dans un autre outil, le peut-elle? Des précisions à ce sujet seraient intéressantes.

  4. Guillaume dit :

    Je vais essayer de répondre aux questions de Nicolas :

    – Sur l’intégration avec Koha : 100% d’accord. Babelthèque n’a pas été developpé spécifiquement pour Koha, et ne prétend pas l’être. Nous avons utilisé Koha et PMB pour tester l’outil, parce qu’il s’agit de SIGB libres et que Babelio n’a pas aujourd’hui les moyens de s’offrir un SIGB propriétaire pour faire ses tests (ce qui fut l’occasion de constater la plasticité, la simplicité et la richesse de Koha, ce que ne démentira pas Biblibre ;-)) Il ne s’agit que de tests, comme le dit Silvère : « Pour l’instant le système a été testé sur Koha (voir le commentaire de Nicolas Morin sur ce point), PMB (tiens tiens, serait-ce plus facile avec des logiciels libres ? et UNICORN. »

    Et Babelthèque est effectivement un « hack », dans la mesure où il a l’ambition de pouvoir s’implanter dans tout type d’OPAC. C’est une brique qui vient s’ajouter à Koha, et non un module développé spécifiquement. A l’instar des widgets de Babelio, adaptés aussi bien à Over-blog qu’à Canalblog, Blogspot, Blogspirit, Typepad, Dotclear etc. Mais à ce compte là, on peut dire que tout le web 2.0. est « un hack un peu brut de décoffrage »…

    Nous avons essayé de concevoir le service pour qu’il puisse enrichir indifféremment tous les OPAC, libres ou propriétaires. Nous pensons que la mutualisation des commentaires a tout à gagner à être agnostique en termes d’OPAC, et Babelio aussi pour être totalement honnêtes. Donc oui, Babelthèque est un « hack » de Koha, mais aussi de PMB, d’UNICORN et de tous les autres. Il a été conçu en ce sens. Dans cette démarche, nous ne cachons pas notre inspiration : le service américain Librarything for Libraries, lui aussi adaptable à tous les OPAC, et pourtant jugé assez « propre et pérenne » par la centaine de bibliothèques équipées du service, semble-t-il.

    Concernant la mise à jour, hors particularité de Koha que nous aurions manquée, il n’y a a priori pas de souci. La neutralité de Babelthèque en fait un outil qui peut se greffer n’importe où, sans préjuger des OPAC ou de leur version. Babelthèque n’est pas un service statique. Au contraire, chaque implémentation a son propre paramétrage sur l'interface Babelthèque, et si demain Koha venait à sortir une version incompatible avec les modules Koha déployés il suffira de modifier les paramétrages spécifiques à cette implémetation. Ce qui est également vrai pour toutes les problématiques liées au design : les bibliothèques auront un accès total aux css. En revanche si demain Koha décidait de bouder le web 2.0, en interdisant le javascript par exemple, nous aurions effectivement un souci. Mais nous ne sommes pas experts de Koha, et sommes évidemment preneurs de tout conseil en la matière 🙂

    – Concernant les « contenus contribués par les usagers de la bibliothèque » : ils n’appartiennent ni à la bibliothèque, ni à Babelio. Comme les contenus publiés sur Babelio, ils restent la propriété de l’internaute/usager, qui peut les modifier ou les retirer. Et si demain, la bibliothèque veut « reprendre les contenus qu’elle a « donnés » à Babelio », elle peut récupérer un export de ces contenus (critiques, citations et notes + ISBN liés) pour les intégrer au service de son choix, chez Biblibre ou ailleurs. Exactement comme tous les membres de Babelio peuvent quand ils le souhaitent exporter en un clic leur bibliothèque dans un fichier dans un service concurrent (comme le font d’ailleurs la plupart des sites concurrents.)

    Babelio sans être issu du monde du libre, n’est pas prédateur pour autant 😉

    Guillaume

  5. CGU Babelio dit :

    5. PROPRIETE INTELLECTUELLE

    L’Utilisateur concède à Babelio une licence gratuite, non exclusive et sous-licenciable quant à l'utilisation, la modification, l'affichage public, la reproduction et la distribution sur Babelio.com et sur des sites partenaires du contenu qu’il publie sur Babelio.com, notamment les critiques, citations, notes et étiquettes. Cette licence prend fin au moment où l’Utilisateur supprime son contenu de Babelio.com. Le cas échéant Babelio fera ses meilleurs efforts pour que les sites partenaires suppriment également ce contenu dans les meilleurs délais.

    Le site Babelio.com est la propriété exclusive de Babelio. Il est protégé par des droits d’auteur, marque déposée, brevet, secret de fabrication et autres lois. Babelio détient et conserve tous les droits sur le contenu et les services de Babelio.com. Par la présente, Babelio concède à l’Utilisateur une licence limitée, révocable et non sous-licenciable afin de reproduire et d’afficher le site Babelio.com (à l’exclusion de tout code logiciel), uniquement pour son usage personnel dans le cadre de la visualisation et de l’utilisation de Babelio.com.
    http://www.babelio.com/CGU.php

  6. Guillaume dit :

    Effectivement : ça signifie qu’en publiant une critique sur Babelio, le membre nous autorise à la diffuser dans l’OPAC des bibliothèques partenaires de Babelthèque, par exemple. C’est une simple licence. Le contenu lui appartient : il peut le reproduire où il veut, le modifier, et l’effacer s’il le souhaite, ce qui le fera le cas échéant disparaître de Babelio et des OPAC.

  7. Frédéric dit :

    Ca parait joli ! Est-ce qu'il y a une API public qui permettrait à n'importe qui de réaliser l'intégration de ce service à son OPAC ? Ensuite, quel est le modèle économique ? Quel contrat entre une bibliothèque et Babelio ?

  8. Guillaume dit :

    Babelthèque fonctionne sous forme de div à implanter comme on le souhaite, et les bibliothèques ont accès aux CSS, ce qui permet de vraiment fondre le service dans le design de l’OPAC, mais il n’y a pas d’API publique.

    Quant au modèle économique, c’est un contrat entre Babelio et la bibliothèque qui prend la forme d’un forfait annuel.

    N’hésitez pas à nous écrire (contact AT babelio.com) pour toute info complémentaire, Frédéric !

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