De l’usage des codes QR dans les bibliothèques

qrcode_wikipediaLorcan Dempsey rapporte dans ce billet une initiative pour le moins originale de la bibliothèque de l’Université de Bath qui propose des code QR dans son interface.

C’est quoi un code QR ?

Le code QR ou QR Code (en anglais) est un code-barres en 2 dimensions (code matrice) pouvant stocker jusqu’à 7089 caractères numériques, 4296 caractères alphanumériques (contrairement au code-barre « traditionnel » qui lui ne peut stocker que de 10 à 13 caractères) ou 2953 octets . Il a l’avantage de pouvoir stocker beaucoup d’informations tout en étant petit et rapide à scanner. Ainsi, le sigle « QR » dérive de « Quick Response » car le contenu peut être décodé rapidement. Le code QR a été crée par l’entreprise japonaise Denso-Wave en 1994. Le code QR est très utilisé au Japon, où c’est actuellement le code à deux dimensions le plus populaire. Le standard japonais pour les codes QR, JIS X 0510, a été publié en 1999, et la norme ISO correspondante, ISO/IEC 18004, a été approuvée en juin 2000. L’utilisation du code QR est gratuite[1].

Vous l’aurez compris, il s’agit ni plus ni moins que d’un dérivé du bon vieux code à barre. Or un code-barre sert avant tout à identifier un objet pour le mettre en relation avec une base de données. C’est pourquoi il est en général associé à un objet physique, sous forme d’une étiquette ou du symbole imprimé sur un support.

Par exemple, je milite depuis longtemps pour la transformation des postes informatiques dédiés à la recherche documentaire dans les bibliothèques, en postes de médiation destinés à documenter, grâce à à la traditionnelle douchette à code-barre et ce nombre magique qu’est l’ISBN, objet culturel en main ce que les bibliothèques proposent.

Ici, ce n’est pas le cas, là il s’agit bien d’un code-barre qui  n’est pas sur un document mais bien sur l’interface du catalogue de la bibliothèque !

Alors quel intérêt ? Tout simplement celui de collecter rapidement l’information. L’usager prend en photo avec son mobile le code proposé sur l’écran, ce qui lui permet d’y mémoriser la référence et d’accéder aussi à des informations enrichies (critiques, bio de l’auteur, etc.), sans le document en main et dans son propre environnement mobile.

Il faut voir cette technique comme une manière de recontextualiser une information d’un environnement à un autre, comparable à l’impression de références sous forme de petits tickets en papier que proposent certaines bibliothèques, ou encore aux bibliothèques qui proposent l’envoi de la référence affichée sur le catalogue via sms. Au final, il s’agit d’une forme d’hyperlien.

D’ailleurs, l’Université de Bath propose un générateur de QR code permettant d’en créer à partir de n’importe quelle référence. La lecture de la FAQ sur le blog que propose l’Université de Bath (en anglais) nous apprend que si pratiquement tous les étudiants ont des mobiles équipés d’appareil photo numériques permettant de photographier les codes QR, encore très peu d’entre eux ont installé le logiciel indispensable pour les décoder. Ce point est un frein essentiel à leur utilisation et pose la question de l’interopérabilité.

Il existe en effet un nombre important codes barres, qu’ils soient 1D ou 2D et qui ont chacun leur logiciel dédié… A l’heure actuelle, sans un système standard, un système assez ouvert pour s’imposer et/ou un acteur dominant sur ce marché des « passerelles entre environnements », elles ont du mal à trouver leurs publics. On peut pourtant penser que le potentiel est réel, pour les objets culturels. En témoigne ce mystérieux projet lancé en janvier 2009, Lisezpostez qui entendait précisément utiliser les codes QR dans les bibliothèques en proposant le système suivant, résumé par Actualitté :

Une fois sur la page correspondante au code, vous pourrez consulter la fiche du livre que vous aurez entre les mains. Deux possibilités s’offriront alors à vous : vous disposerez des différents commentaires et notations laissés sur le livre mais vous aurez aussi l’opportunité de marquer votre propre jugement sur l’ouvrage. Les bibliothécaires pourront eux aussi laisser leurs avis dans une catégorie bien visible, comme également les journalistes. Dans le devenir de ce service, on retrouvera un accès à l’avis des lecteurs, celui des professionnels mais également un résumé de l’oeuvre, ou encore une FAQ.

Il semble qu’après une phase de communication, les concepteurs du projets travaillent à son développement, puisque la page du site renvoie à un lancement prochain. J’ai contacté les responsables de ce projet pour en savoir plus...

Un des enjeux est bien de documenter les objets culturels, d’en faciliter l’appropriation sociale, grâce à des données numériques. C’est un domaine émergent, qui pose de nombreuses questions, mais je suis convaincu comme le souligne Hubert Guillaud  que nous avons « Besoin d’Hybrides ».

Pour conclure, une des solutions pour « documenter la réalité » n’est-elle pas de faire de l’image elle-même un moyen d’identification par exemple en analysant une simple photo pour en extraire des données liées…? (fascinant projet non ?)

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