Les Learning center sont des… bibliothèques universitaires modernes

Les missions des centres sont multiples et intégrées : documentaires, (y compris l’offre
technologique), pédagogiques, sociales, un peu moins fréquemment culturelles. On soulignera que les
expériences étrangères les plus réussies se situent dans des universités dispensant des formations
professionnalisantes, mais il ne s’agit pas d’un modèle exclusif.
Plusieurs établissements exemplaires quant aux publics et aux services sont décrits dans le rapport,
notamment les Learning resources centres de l’université de Kingston au sud de Londres, le Saltire
Centre de la Glasgow Caledonian University, le projet du Rolex Learning Centre à l’Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne. L’importance des équipements et des ressources est mise en
lumière. Cette richesse de l’offre s’exerce avec d’autant plus de succès auprès des étudiants qu’une
grande amplitude horaire est la règle, y compris un service de nuit.

2493145420_508cab8893Quelques éléments intéressants (notamment les exemples) dans ce rapport intitulé : Learning center (Les) : un modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement et à la recherche remis en décembre 2009 par Suzanne JOUGUELET, inspectrice des bibliothèques. Il y est fait le point sur les Learning center, cette tentative de renouveler le modèle de la bibliothèque à l’instar des idea store. Extraits. Autant vous le dire de suite j’étais plein d’un naïf espoir en ouvrant ce rapport… 😉

Qu’est-ce que c’est un Learning center ?

Le concept de Learning center, mis en œuvre dans des universités américaines puis britanniques et néerlandaises depuis plusieurs années (première réalisation marquante en Grande-Bretagne en 1996 à l’Université de Sheffield Hallam), est lié à l’évolution de l’enseignement supérieur et des bibliothèques universitaires dans les années 90. Il allie un lieu architectural, souvent emblématique, et l’intégration d’un ensemble de ressources et de services, également accessibles à distance. Selon les situations, le centre constitue une partie de la bibliothèque, ou bien il l’englobe, en associant un ensemble de services pédagogiques et technologiques, avec un accent mis sur l’assistance à l’usager. D’abord lié à l’enseignement supérieur, le modèle concerne aussi les bibliothèques publiques (Birmingham). Le terme de Learning centre (mot à mot : centre d’apprentissage) n’a pas d’équivalent en français. De plus cette notion se démultiplie en learning resources centre, learning commons, information commons, tous ces expressions mettant l’accent sur l’appropriation communautaire des connaissances. L’intégration entre l’enseignement (teaching), l’acquisition de connaissances (learning), la documentation et la formation aux technologies (training), est en effet au cœur de cette notion qui renouvelle la conception de la relation entre formation et bibliothèques. Elle réduit les frontières entre enseignement et documentation et permet des modes de travail dynamiques et partagés (travail de groupe et production de documents, souvent multimédia, étant vivement encouragés). La proposition de traduction faite dans le rapport est celle de centre de ressources pour l’information et la recherche. Les missions des centres sont multiples et intégrées : documentaires, (y compris l’offre technologique), pédagogiques, sociales, un peu moins fréquemment culturelles.

C’est que le modèle semble se développer en France :

Le rapport fait état de réalisations et de projets qui s’inspirent au moins en partie des Learning centres : par exemple la rénovation de la bibliothèque universitaire de sciences à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, dont le modèle de bibliothèque multimédia multi-usages s’inspire notamment du Centre de ressources pour l’apprentissage et la recherche de l’Université de Barcelone (Centro de Recursos per a l’Aprenentatge i la Investigacio. CRAI), ouvert en 2004. La Région Nord-Pas-de-Calais a inscrit au Contrat de plan Etat Région 2007-2013 deux types de projets de centres : avec une maîtrise d’ouvrage régionale, des projets thématiques sur le fait religieux et sur le développement durable et urbain ; avec une maîtrise d’ouvrage universitaire, des projets relevant respectivement des universités de Lille 1 et Lille 3 sur Innovation et pôles de compétitivité d’une part et sur l’archéologie d’autre part. Ces projets adoptent une logique nouvelle par leur caractère thématique et par le public visé, beaucoup plus large, pour la première famille du moins, avec un accent porté sur la formation tout au long de la vie et le développement de la dimension culturelle. Par ailleurs, chacun des deux PRES parisiens affiche un projet de Learning centre.
Soit. Amateurs de sensations bibliothéconomiques fortes et d’innovations, vous allez être déçus : 😥
Il n’est en effet pas question de transposer intégralement un modèle mais d’adopter un nombre significatif de critères qui caractérisent ces centres :

– selon la conception d’origine, un axe prioritaire de soutien à l’apprentissage avec une vision commune de l’enseignement et de la documentation, qui se traduit par un lien étroit avec les enseignants, une intégration dans les programmes d’enseignement et de recherche, une inscription des formations dans les cursus
– des espaces conviviaux, ouverts et flexibles
– une accessibilité maximale, y compris à distance (horaires étendus, collections en accès
libre, ressources numériques, services, wifi…)
– un personnel aux compétences multiples, avec un effacement des frontières entre professionnels, et un regroupement des services d’information dans plusieurs domaines
(notion de « one stop shop »), ainsi qu’une assistance personnalisée.
des ressources documentaires (imprimés, documents multimédia, ressources électroniques intégrées dans l’environnement virtuel de l’université…) et des équipements informatiques, de reproduction… en grand nombre
Et la conclusion est significative :
L’intérêt du modèle de Learning centres réside principalement dans une vision plus globale et plus intégrée de l’acquisition et de la diffusion des connaissances (enseignement, documentation, recherche) face au modèle traditionnel séparant d’une part approche pédagogique, d’autre part fourniture d’informations et de documents pour la bibliothèque universitaire.
Bon prétendre réinventer un modèle de bibliothèque pour décloisonner l’ancien en le toilettant et en le dotant de moyens, pourquoi pas…(soupir). Un learning center, au fond, c’est une Bibliothèque universitaire moderne qui fonctionne bien. 🙄
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