c’est un service assez fréquent à la fin de 1999. il devrait se répandre rapidement au moins pour les services d’interrogation qui ne demandent pas d’abonnement quand elle est possible, l’interrogation des services accessibles sur abonnement passe par l’intermédiaire du personnel.
Logique : Google avait quelques mois en 1999 ce qui explique l’absence totale du moteur de recherche utilisé pour plus de 90% des requêtes en France, 10 ans plus tard. Les plus nostalgiques d’entre nous pourront se rappeler page 55 comment consulter la base Electre sur cédérom, en livre ou sur minitel au 3617 ou 3615 Electre… 🙄 On pourrait multiplier les exemples tant ce livre est truffé d’informations obsolètes ! Et pour cause : il a été réimprimé pour figurer sur le rayon des nouveautés en 2010 avec un contenu qui n’a connu presque AUCUNE mis à jour depuis… 10 ans ! Évidemment, ça va plus vite et c’est moins cher de réimprimer plutôt de faire une nouvelle édition… ce n’est d’ailleurs pas la première fois puisque le livre est réimprimé environ tous les 5 ans depuis 1994. Voilà qui pourrait passer, à la limite, si on trouvait d’autres titres meilleurs sur le même sujet… mais le fait est qu’on trouve très peu d’offre, alors même que les enjeux sont essentiels ! Est-ce un détail quand on constate par une simple recherche dans le catalogue des bibliothèques de la ville de Paris que 22 exemplaires de l’impression 2010 et que plus de de ce livre y sont disponibles ? On me signale en commentaire que 76 bibliothèques universitaires ont acheté le livre… Je suis persuadé que le tirage a été très important et que bon nombre de bibliothécaires et de documentalistes ont acheté ce livre sans même le feuilleter (bien sûr on ne peux pas lire tous les livres achetés, mais sur un tel sujet, quand même…). Comment ensuite être crédible auprès d’étudiants à qui l’on se targue d’enseigner la recherche documentaire en leur proposant un tel contenu ? Et puis comment peut-on vendre un tel livre ? Les auteurs ont-il été seulement prévenus de sa réimpression avec une nouvelle couverture par Nathan ? [edit : le commentaire de N. Le Pottier ci-dessous confirme que c’est bien Nathan qui a souhaité faire cette réimpression] Catherine Lucet, présidente des Editions Nathan, entend « Redonner le goût d’apprendre grâce au numérique » dans cet article de la Tribune… Comment faire confiance à un cet éditeur avec de telles pratiques ?! Je trouve assez significatif de constater une telle dérive à l’heure où les éditeurs défendent coûte que coûte un livre numérique homothétique au mépris des usages. Et surtout, quel contraste insupportable alors même que Christian Bruel, éditeur jeunesse d’Être éditions bien connu de la profession pour son engagement et ses livres de qualité comme La grande question de Wolf Erlbruch, est en grande difficulté et vient de lancer un appel à soutien sur facebook :
Éditer depuis plus de trente-cinq ans, sans capital, des albums jeunesse singuliers plutôt exigeants a toujours relevé de l’aventure.
Et sans le soutien attentif de nombre des partenaires de la chaîne du livre, les lois du marché auraient eu raison plus tôt de cet équilibrisme. En des temps qui ne sont faciles que pour quelques nantis, qu’un léger fléchissement de la vigilance professionnelle puisse nous être fatal a pourtant suscité l’émotion. J’ai été très touché, sur place et depuis, par les nombreux encouragements à tenir et par l’engagement de ceux qui ne pouvaient se résoudre à ce que la présence de nos livres dans le paysage éditorial aux côtés des lecteurs jeunes et moins jeunes, ne soit pas assurée. Que faire ? Je ne peux que vous inciter, les uns et les autres, à vous précipiter dans vos librairies préférées pour vous procurer les albums d’Être éditions pendant qu’il en est encore temps. Si une vague d’achats ne garantit peut-être pas la poursuite de l’activité, elle assurera un destin à des livres qui considèrent les enfants comme des lecteurs à part entière méritant des points de vue non altérés sur le monde. Qu’ils puissent encore, ces albums, susciter de libres interprétations et la résistance à l’ordre des choses, je nous le souhaite. Et nous le devons aussi aux créateurs qui ont partagé le risque de ces aventures littéraires et humaines. « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience » écrit René Char. Je vous remercie de la vôtre. Et je n’ai pas sommeil…
Tous ces éléments font de « la recherche documentaire » chez Nathan, à mes yeux, le symbole d’une certaine idée de l’édition, celle qui entend faire du chiffre au mépris des contenus et des publics. C’est cette même dérive, qui fait dire à certains que tout le secteur éditorial court au suicide. Le plus triste dans cette histoire, c’est bien que, comme l’explique tranquillement le Pdg d’Hachette, les groupes éditoriaux vont se concentrer au niveau mondial pour essayer de maîtriser leur politique tarifaire et lutter contre les nouveaux entrants du marché (Amazon, Google, Apple). Bien sûr, personne ne pleurera la disparition programmée de produits tels que ce livre balancé sur les tables des