Pourquoi il faut différer la propulsion de contenus dans le web du temps réel

J’écrivais ça il y a 2 ans et c’est toujours vrai : « Tenir un blog est très frustrant ! Pourquoi ?  Parce que cette forme est intrinsèquement centrée sur “le billet le plus récent”.  Les autres disparaissent dans l’abîme des archives... Il faut donc trouver des moyens de naviguer dans la longue traîne des anciens billets. Ceci est d’autant plus important que ce blog traite des bibliothèques, où certes une actualité existe, mais elle n’est pas forcément obsolète très vite… 🙂 Il me semble donc essentiel de pouvoir proposer des parcours de lectures dans les divers thèmes que j’ai abordés depuis plus de 2 ans. J’ai donc pris le temps de mettre des tags (ou d’indexer pour les puristes, avec une liste validée) pour l’ensemble des 750 articles de bibliobsession (voir ci-contre, le nuage) ». Une autre manière efficace de susciter des parcours est l’utilisation du plugin Linkwithin qui favorise les rebonds à la fin de chaque billet.

Sauf que les tags et les rebonds c’est utile pour une navigation lorsqu’on est déjà sur le site. Or le web d’aujourd’hui est un web des flux, un web en temps réel. Mais qu’est-ce que ce « web en temps réel » peut bien vouloir dire ?

  • Est-ce le fait d’accéder à aux mêmes informations en même temps que d’autres gens ? Non, ça c’est l’audience, le buzz, l’actualité. La fonction de mise à l’agenda propre aux médias existait bien avant le web (inventée en 1972 !). Même si les sources, les outils, les dispositifs et les acteurs changent, la logique d’un champ d’actualités par nature saturé et son corolaire, la fonction d’agenda sont toujours là.
  • Est-ce le fait de pouvoir échanger en temps réel ? Non, ça c’est le clavardage, et c’est pas nouveau. Bon c’est vrai que twitter a apporté quelque chose de ce point de vue, mais twitter, ce n’est pas l’ensemble du web…
  • Est-ce le fait de pouvoir d’envoyer en temps réel et en situation de mobilité des informations avec d’autres ? Peut-être, mais je ne vois pas en quoi ce temps qui serait plus réel qu’avant… tout ça ne serait-il qu’un effet de masse ?
  • Est-ce le fait que ces informations soient indexées immédiatement dans les moteurs de recherche ? Peut-être, mais alors pourquoi faire de tout ça une tendance alors qu’il ne s’agit que d’une accélération de quelques heures du passage des robots d’indexation… D’ailleurs, google (et Bing aussi) a annoncé il y a un moment déjà qu’il indexe twitter « en temps réel ».
  • Est-ce le fait de publier de l’information sur le web facilement et rapidement ? Non, ça existe depuis que les outils du web 2.0 existent, je vois pas ce que twitter change par rapport au fait d’appuyer sur le bouton « publier » d’un blog…

Le web en temps réel… pas très clair comme expression ! Mon hypothèse : le « temps réel » du web indique un double sentiment :

  • l’accélération de la vitesse à laquelle s’échange l’information, notamment en situation de mobilité
  • l’accentuation de la pression exercée par le nouveau au détriment de l’ancien

C’est ce qui fait dire à Paul Virilio que nous vivons dans une tyrannie du temps réel (via Narvic) ce qui me semble inutilement catastrophiste et pessimiste (c’est le cas de le dire pour Virilio) là où les technologies sont des pharmakon, c’est à-dire à la fois le poison et le remède et où il nous faut mettre en œuvre une pharmacologie de l’attention. Il nous faut je crois proposer  des sérendipités permettant de mettre en avant des contenus pertinents, des trouvailles, des pépites avec la part de subjectivité que cela comporte, renforcer les signaux faibles que sont les contenus dérivés des fonds des bibliothèques enfermés dans le web caché ou (même combat) dans un web hors flux.

Alors d’où vient cette omniprésence de l’actualité dans les flux ? A mon avis, en grande partie du fait suivant : sur les médias sociaux on assimile trop souvent la publication et la propulsion. Propulser écrit Thierry Crouzet, c’est bien plus que diffuser :

Comment s’y prennent les propulseurs ? Ils se connectent les uns avec les autres. Ils se passent le mot de bouche à oreille. Ils se passent l’info de la main à la main. « On propulse en se connectant. On se connecte en propulsant. » Pour propulser, il faut pouvoir transmettre à des destinataires, être connectés avec eux, être un des fils qui sous-tend le Flux, une ligne de vie. Il ne suffit pas d’injecter des contenus dans le Flux et de les laisser vivre seuls. Ils auraient toutes les chances de se scléroser. Mais pour se connecter, taper sur l’épaule de quelqu’un n’a pas beaucoup d’effet. Mieux vaut lui apporter quelque chose, au moins un bonheur passager. « Tiens, lis ça. C’est absolument génial.»

Un service comme twitterfeed incite en effet à l’assimilation entre publication et propulsion puisqu’il pousse un flux rss dans twitter. Il agrège au flux global des nouveaux items d’un flux RSS, en temps réel. L’analogie est parfois poussée à l’extrême au point que certains abandonnent carrément leur agrégateur au profit du filtre social qu’est twitter. Diffusion de Fils rss et rediffusion en temps réel de veilles à partir des agrégateurs avec un outil comme ping.fm (Read it, feed it) voilà qui explique que twitter soit considéré comme le champion du temps réel… au détriment de la longue traîne des contenus.

Pourtant, si l’on accepte de séparer publication et propulsion, la question qui se pose n’est plus seulement comment je m’organise pour publier de l’information fraîche pour la mettre dans le flux, ni même sur quels canaux je dissémine mes contenus, mais bien COMMENT et QUAND je propulse dans les flux des informations pertinentes, éventuellement déjà publiées, pour m’adresser à une audience et engager des conversations.

Mais pourquoi est-ce aussi important important de rester dans le Flux ? Thierry Crouzet écrit :

Collectivement, nos amis forment le comité de rédaction de notre média personnalisé. Par le passé, nous avions tous le même rédacteur en chef. C’est terminé. Plus personne ne lit le même journal. La diversité des propulseurs garantit la diversité des informations qui nous parviennent.

Si l’on ajoute à cela qu’en mars dernier pour la première fois sur une semaine complète Facebook a devancé Google en trafic, devenant ainsi le site web le plus visité aux États-Unis, nous sommes en quelque sorte appelés à devenir des mini-médias à fabriquer notre mise à l’agenda pour le public de nos amis (ou followers).

Il devient dès lors essentiel de désynchroniser publication et propulsion et de proposer des Re-flux, manière de réinjecter des contenus en différé sur le front du temps réel. (belle idée non ?). C’est une manière de se jouer de la pression de l’actualité sur le temps réel présent

Ok c’est bien joli mais comment faire ? Deux écoles existent pour remettre dans le flux (i.e. principalement twitter et facebook) d’anciens billets : de manière automatisée, ou pas. Grâce à Fabien (merci!), j’ai découvert ce plugin WordPress : tweet old post qui permet de propulser vers twitter un ancien billet de manière automatisée. Voilà l’interface de configuration :


Il est possible de définir l’intervalle de publication, l’âge maximum des billets remis en scène et leur catégorie. Attention, il ne faut pas abuser de ce genre d’outil… au risque de perdre la confiance de vos followers si vous proposez une fréquence trop importante. Il s’agit là d’un subtil équilibre qui vise à provoquer la sérendipité sans tomber dans un recyclage excessif. Ainsi, un tel dispositif ne peut fonctionner que sur un volume de billets importants et l’on pourrait même imaginer de consacrer une catégorie à ces billets re-publiables parce que DEliés (ou déliables) d’une actualité dominante. N’oublions pas non plus qu’il s’agit toujours de concevoir twitter et facebook, non pas seulement comme des canaux de diffusion, mais comme des outils interactifs. De manière générale, s’il n’y avait qu’un seul billet incontournable à citer sur les usages professionnels de twitter, ce serait celui-ci. Loic Hay a publié un intéressant diagramme trouvé chez Useo qui indique bien les différents degrés d’engagements qui peuvent être mis en oeuvre :

Si l’on considère qu’une diffusion efficace de contenus rédigés est un préalable indispensable à une stratégie d’engagement permettant de dialoguer avec des utilisateurs, alors il s’agit alors de trouver des outils permettant par exemple de programmer des tweets. Pourtant tous ces outils ne sont pas automatisés et obligent à programmer chaque tweet, ce qui est pour le moins fastidieux. Je n’en ai trouvé aucun qui permette de déterminer les meilleurs intervalles et les meilleurs moments pour pousser des billets en fonction de l’analyse de l’activité des followers donc de la probabilité qu’ils accèdent à l’information… (si vous en connaissez, je suis preneur). L’outil statistique le plus abouti que j’ai trouvé permet bien de savoir QUI vous RT le plus mais pas QUAND : il s’appelle Twoolr. Tout au plus ce logiciel, Tweetadder, permet de programmer des tweets aux heures de fréquentation du réseau. Avec Tweetoclock, vous pourrez savoir pour une personne le meilleur moment pour la contacter.

Alors que les bibliothèques investissent beaucoup de temps à rédiger des contenus sur leurs sites/blogs/univers Netvibes, si elles veulent vraiment construire des audiences et engager des conversations elles doivent travailler AUSSI sur la propulsion des contenus en différé.

Pour ma part, j’ai donc choisi d’utiliser tweet old post et d’indiquer les re-publications avec le tag : #REflux. Testé depuis plusieurs jours, la méthode est efficace et permet de pousser des billets vers le haut de la longue traîne de la consultation de mon site, tout en glanant des commentaires et des RT. Combiné à ping.fm, il est possible d’automatiser une publication simultanée sur twitter et sur Facebook grâce à l’ajout d’un tag #fb.

Alors que la synchronisation de données les plus récentes dans les nuages est une sorte de Graal, on peut susciter la sérendipité et subvertir la forme même du blog en re-publiant d’anciens billets dans les flux communautaires. Sortir des rails de l’actualité, apporter des pépites, du recul et de la perspective en sérendipité dans le flux voilà pourquoi il me semble qu’il faut différer la propulsion de contenus dans le web du temps réel.


Silvae

Je suis chargé de la médiation et des innovations numériques à la Bibliothèque Publique d’Information – Centre Pompidou à Paris. Bibliothécaire engagé pour la libre dissémination des savoirs, je suis co-fondateur du collectif SavoirsCom1 – Politiques des Biens communs de la connaissance. Formateur sur les impacts du numériques dans le secteur culturel Les billets que j'écris et ma veille n'engagent en rien mon employeur, sauf précision explicite.

19 réponses

  1. Amusant ce besoin (partagé) de remettre des articles de fonds et de longue traine dans l’outil qui est le plus temps réel qui soit… Amusant également de constater que l’automatisme est rarement pleinement satisfaisant, car souvent finalement inadapté, mécanique et éloigné de ce que les temps réel suppose notamment en terme de proximité.

    Je n’ai pas une solution dans mon chapeau. Mais il me semble que c’est dans la conception de nos outils mêmes que réside tout de même une grande part de la solution. On a perdu en cours de route beaucoup d’outils : les catalogues de liens permettant d’organiser le référencement du web, nous sommes en train de perdre les moteurs de recherche (qui s’appauvrissent avec Twitter et Facebook), même la force du lien est mise à mal par les sites sociaux qui s’en affranchissent (Facebook en récupérant les données, Twitter en les remplaçant par des tinyURL…)… On peut essayer de se battre à faire vivre un web de fond dans un web temps réel longtemps, sans y parvenir. Il me semble plus important de construire un web qui ne soit pas que temps réel.

    Pour ma part, je pense qu’il ne faut pas oublier la possibilité de créer des flux génératifs, permettant de réinscrire des contenus dans cette tyrannie des flux : http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2009/12/03/le-flux-est-lavenir-du-livre/

    • Merci, j’aime beaucoup la notion de flux génératif et les commentaires sur ton billet sont passionnants ! Je retiens tout particulièrement ce passage par : « Parce que c’est un vrai besoin aujourd’hui. Le besoin d’une nouvelle génération des plate-formes de blogs. Ça me laisse l’impression qu’on est dans une sorte d’inter-règne entre une époque où le blog réunissait toute les fonctions, notamment celle du “twitt” et du “retwitt” avant l’heure, une partie de ces fonctions qui ensuite s’est déportée sur les plates-formes de micro-blogging. Mais pour les textes longs et élaborés, et leurs fonctions sociales, le blogs n’a quasiment pas bougé et est resté en arrière. En même temps je vois de plus en plus souvent, précisément chez ceux qui continuent de pratiquer le blog, en renforçant le côté textes longs, réfléchis, et travaillés, une expression de besoin en ce sens d’une évolution des plates-formes vers cet inverse du micro-blogging qu’on pourrait appeler du “MACRO-blogging”. MACRO-blogging de livres, de textes longs, et plus généralement de PENSEES, parce que la pensée est quelque chose qui se déploie à une échelle MACRO de l’écriture. Ce qui est incompatible avec la tyrannie de l’éphémère et de la boulimie d’info. »

  2. narvic dit :

    Silvae, Crouzet, Hubert… On tourne tous autour du même problème. Enfin, pour nous, c’est un problème. Les logiques de flux et de fond se marient très mal.
    Dans l’écrit, c’est le froid contre le chaud, c’est le livre contre le journal, le kiosque contre la bibliothèque (avec les magazines ou les revues en format intermédiaire « hybride »). Mais tout ce système est aujourd’hui déstabilisé.
    A la télévision, ce sont les émissions de flux contre les émissions de stock, entre lesquelles les chaînes avaient déjà du mal à tenir un équilibre (les chaînes généralistes deviennent presque uniquement des chaînes de flux, face à des chaînes thématiques qui ne proposent que du stock: cinéma, documentaire…). Et ça s’aggrave avec le net (TV de rattrapage, VOD…).
    Sur internet, comme le dit Rébillard, tout se complique parce que tout se retrouve sur un seul dispositif unique de communication (« un dispositif de communication total »), où se mélangent le froid et le chaud, le public et le privé, l’amateur et le professionnel, etc.
    Ce que tu soulignes ici Silvère, me semble-t-il, c’est le sentiment que le flux étouffe tout. Et tu cherches, en fait, à réinjecter du stock dans le flux. 😉 Est-ce que ça n’est pas un peu vain ?
    Je me fais souvent la réflexion que c’est un peu absurde d’avoir branché, comme je l’ai fait, mon flux Delicious sur Twitter. L’idée même d’un flux Delicious est un peu étrange : c’est, à l’origine, un outil de stock de liens, pas vraiment de flux.
    Ça me semble aussi un peu étrange que l’on mette sur le même plan Facebook ou Twitter… avec Google. C’est la recommandation contre la recherche, le social contre l’information. Mais pourquoi « contre » ? Il faut les deux, mais peut-être pas avec les mêmes outils, et peut-être pas avec le même « dosage » pour tout le monde.
    Nous baignons actuellement dans une période de confusion, car placés sur le même canal le flux et le fond ne jouent pas à « armes égales ». On « consomme » beaucoup plus de flux que de fond, de social que d’information, de recommandation que de recherche. Le flux est en train de noyer le fond. Il faut réorganiser tout ça, retrouver une sorte d’équilibre comme avec le système formé auparavant par les journaux, périodiques et livres.
    Twitter et les blogs ne sont peut-être pas les bons outils pour ça… Pearltrees ouvre une porte intéressante. La problèmatique est finalement celle des agrégateurs, plus que celle des propulseurs, à mon avis. On manque d’agrégateur de fond, qui organisent le stock et permettent d’y avoir accès.
    Google a joué ce rôle, mais il ne suffit pas, et il tend à s’en détourner aujourd’hui (pour des raisons commerciales) vers le flux, l’indexation en temps réel et le web social.
    On a misé sur l’indexation sociale, mais on voit que ça ne suffit pas non plus… parce qu’il n’y a tout simplement pas assez de monde à jouer le jeu pour atteindre une masse critique qui fasse que le système s’auto-organise. Ça semblait pouvoir fonctionner quand le web était surtout habité par technos et des intellos, mais ils sont (nous sommes ?) aujourd’hui noyés dans un web de masse, formé pour l’essentiel de consommateurs de social et de divertissement.
    La clé, à mon avis, tourne autour des notions de liens, réseaux et agrégation, mais hors du temps réel, justement. C’est à dire… en marge.

  3. tcrouzet dit :

    Le blog est inadapté. C’est sûr. Je crois de plus en plus que nous devons créer des objets, oeuvres, qui peuvent circuler dans le flux, donc en temps réel, mais qui eux-mêmes sont stables dans le temps (des livres quoi). D’où mon plugin epub pour WordPress… et je réflechis là dessus avec mon texte sur les cyborgs.

  4. Stan dit :

    Bonjour à tous,
    Passionnante discussion !
    Je rejoins cette frustration. Parfois je me surprends même malgré moi à vouloir twitter un article un peu ancien, comme si la poussière virtuelle allait revulser mes followers ! 🙂
    Mis à part ça, j’expérimente (et apprécie) de plus en plus pearltrees qui me permet de regagner cette « sérendipité perdue » avec Google et twitter. Cette outil présente juste les atouts de reposer sur les « notions de liens, réseaux et agrégation » dont parle narvic juste au dessus.
    Mais bien sûr, c’est un système centralisé,  je sens que ça ne va pas plaire à Thierry  ce truc! 😉
     

  5. cvaufrey dit :

    Un moteur de recherche, un site de socialbookmarking, permettent de trouver des ressources anciennes. Mais elles ne sont visibles que de ceux qui les cherchent. Le désir fou d’exposition me semble fausser le jeu et le débat : je veux être exposé comme dans le flux, mais sur le fond ! Dans ce cas, à chacun de nous de faire l’effort de mener nos anciennes productions jusqu’à la surface… Car je rejoins Hubert Guillaud, construire un web de fond me semble bien plus important que de courir dans le flux… la valeur d’un sujet s’évaluant à son audience dans le temps, bien plus qu’à la taille de la bulle de conversations qu’il génère dans les trois jours suivant sa sortie.

  6. Sujet passionnant car l’objet est en cours de création. Facile d’être efficace aujourd’hui sur Facebook ou sur Google, comme on pouvait l’être sur un blog il y a deux ans… Mais cela ne dure pas. Les théories, de tous poils, se cassent les dents sur la réalité en mutation permanente du flux (et du web). Le temps réel ou instantané n’est peut-être qu’un passage provisoire, un objectif recherché par ceux qui font la course avec de vieux médias (Twitter est plus rapide que le web, qui est lui-même plus rapide que la radio ou la télé pour l’info). L’avenir n’est pas toujours dans la pointe technologique ou dans la tendance mode du moment. Je pense toujours que c’est le contenu et le fonds qui amènent les lecteurs. Par Google, bien sûr (sur de très vieux billets comme sur les récents) mais aussi par les réseaux sociaux. Combien de fois n’ai-je pas vu tourner les mêmes vidéos, les mêmes articles et les mêmes sujets sur Facebook ?
    Au moins, dans le flux, la redondance et la répétition ne sont pas des fautes graves 😉

  7. Sophie LECHAT-GATEL dit :

    Bonjour à tous, cette rélfexion touche le coeur de ma fonction d’enseignante-documentaliste : comment passer de la lecture « repérage » qui utilise le flux et l’info en temps réel à de la lecture « d’apprentissage » et donc de construction de savoirs qui utiliserait plutôt des informations de fond (information de stock abordée par Narvic). Je remarque que les étudiants restent dans cette lcture de repérage sans passer à la seconde et rebondissent d’info « light » en info « light » (trouvées grâce aux flux)  persuadés de se construire, dans cette fuite en avant,  un savoir qui reste au final superficiel. Ce comportement se retrouve également dans l’utilisation du fonds documentaire  :  succès des mémento et du parascolaire aux dépends des ouvrages de fonds ! Du coup, sans être rétrograde, j’en viens parfois à regretter le bon vieil annuaire qui pouvait contrer ce genre d’attitde en mettant en avant des info stpsk plutôt que des flux et forcaient l’utilisateur à se poser (pauser).
    Voilà j’espère ne pas  être trop hors débat …

  8. Bonjour bibliobsédé

    Je suis d’accord avec l’idée exprimée dans ce billet et surtout les commentaires constructifs. Tout le travail qu’a nécéssité la  rédaction d’un billet doit être valorisé, et re-valorisé. Surtout pour des billets de qualité comme les tiens.
    Toutefois, que faire quand un billet traite d’un sujet maintenant désuet ? Comment trier les billets qui gardent une valeur et ceux qui en on beaucoup moins ? En automatisant les REflux ne pige-t-on pas à l’aveuglette dans notre banque de contenu (pertinent et/ou non) ?

    Les commentaires sur la recherche de vitesse sans fin de google, aux blogs, puis aux twits sont très intéressant et rejoignent ce que je pense moi aussi.

    Petite recommandation, est-ce possible de faire le #REflux au début du texte twitté plutôt qu’à la fin puisque je me suis fait prendre 3-4 fois jusqu’à maintenant en cliquant sur un lien avant de terminer la lecture complète des 140 caractères (he oui!)  et de m’appercevoir que j’ai déjà pris connaissance du vieux billet (en fait je lis tous tes billets depuis le tout début alors forcément j’ai tout lu !) 😛

    • Effectivement les outils ne sont pas légions et la pauvreté des outils pose pb, il faudrait pouvoir sélectionner des billets, ou des catégories, ou des tags à Repropulser, ce n’est pas possible avec le plugin sélectionné qui pioche de manière aléatoire dans un intervalle des billets de la vie d’un blog,  alors que la sérendipité devrait être pour le lecteur, par pour l’auteur du billet ! Sinon merci pour la suggestion pour le tag, j’applique ! 🙂

       

  9. tcrouzet dit :

    C’est exactement à ce résultat que je compte arriver avec mon wp2epub… en quelque sorte créer des extractions thématiques du blog, créer des objets relativement autonomes qui pourraient être promu sur le blog (comme on peut promouvoir des livres). J’en suis encore à l’expérimentation, mais les fonctions de filtrage actuelles ouvrent pas mal de possibilités.

    • oui mais cela ne fait que changer la forme du blog, sans l’extraire du flux puisque il faudra encore promouvoir ces objets autonomes. a mon avis, la forme du blog est un symptôme pas la cause du phénomène… dans les bibliothèques, nous avons énormément d’objet autonomes (livres, bases de données, articles, etc.), et le problème c’est bien de les faire remonter en haut du flux…

      • tcrouzet dit :

        Tout ne peut pas être en haut… je ne crois à aucun mécanisme sinon la persévérance pour qu’une pensée s’impose et s’installe et donc, un temps, monte à la surface. Cela exige de la cohérence dans les idées, dans la forme… il faut virer les à côté dont le blog déborde, réorganiser, filtrer, parfois réécrire les liaisons, virer les doublons. Le blog n’est pas adapté au fond, c’est un outil de work in progress (de cyborisation)… il n’est pas adapté à l’archivage, ni à l’exposition continue… voilà pourquoi il me semble nécessaire d’en extraire des objets plus pérennes.

  1. 27 juillet 2010

    […] De là, les liens sont rediffusés vers mon compte Twitter (uniquement le titre, sans la description du lien, l’extrait ou le commentaire que j’ajoute à chaque fois). C’est pourquoi je veille à toujours mentionner le nom de la source dans le titre, de manière à ce qu’il ne soit pas « perdu » sur Twitter. Et sur Twitter, ces liens poursuivent leur chemin tous seuls, de propulseur en propulseur… […]

  2. 1 septembre 2010

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  3. 2 novembre 2010

    […] à le rédiger, il s’appelle l’Ipad, ce pharmakon. Je pourrai citer celui-là aussi sur le temps réel et la propulsion. Et puis il y a aussi le billet sur le livre de Bayard qui est très important sur un plan plus […]

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