La censure a changé de visage, quel est le rôle des bibliothécaires? #abf29janvier

Depuis que j’anime la commission stratégie numérique de l’ABF nous cherchons à faire entrer un thème nouveau dans le débat professionnel. Il nous semble que les bibliothécaires doivent mieux comprendre non pas seulement ce qui permet la diffusion de l’information mais aussi ce qui la contraint, l’empêche. Autrement dit nous devons nous intéresser à ce qu’il y a de pire pour l’information en général : la censure, mais aussi à ce qu’il y a de pire pour les sociétés démocratiques : l’auto-censure.

Sous l’illusion d’un large accès à l’information pour tous, des enjeux majeurs apparaissent : celui de l’inclusion numérique est désormais identifié, mais qu’en est-il du rôle des bibliothécaires dans la lutte contre les censures ? Comment parler de capacitation sans identifier ce qui empêche les gens de s’exprimer librement ?

Depuis la publication de la Charte Bib’Lib en 2015, que je considère toujours comme le document majeur pour notre profession depuis ces 20 dernières années, le contexte a profondément changé. Snowden a mis en évidence un système de surveillance global, les attentats en France ont réveillé les pires tentation de contrôle total des idées échangées dans les démocraties… Les GAFA n’ont jamais été aussi critiqués pour la captation et commercialisation des données personnelles (et ne croyez pas que ces deux derniers sujets n’ont pas de liens…).

Dans un tel contexte, les plus armés se protègent, les autres s’exposent trop ou prennent peur et manquent ce que le numérique fait de meilleur à la diffusion des idées. Il est temps de prendre acte du fait que la lutte contre la censure ne peut se limiter à dénoncer les dictatures qui retirent des livres des bibliothèques ou les éditeurs qui censurent. Le monde a changé.

Comment les bibliothèques peuvent-elles être des d’outils de lutte contre la censure dans un tel contexte ? Faut-il organiser des sessions de formation à l’anonymat sur internet ? Où commence et où s’arrête la liberté d’expression ? Que faire quand un usager consulte des sites qui semblent correspondre à des sites terroristes ? Comment réagir face à une demande des services de renseignement ? Quels rôles pour les élus ? Quelles responsabilités et règles pour les professionnel ? Sur un thème inédit dans une journée d’étude, l’ABF souhaite contribuer au débat :

La commission stratégie numérique, dont les membres suivent ces sujets depuis des années, vous propose une journée exceptionnelle organisée de la manière suivante : le matin on se sort la tête du monde des bibliothèques et on cherche à se poser les bonnes questions avec les meilleurs spécialistes. L’après-midi on discute des bonnes réponses à apporter en croisant les approches entre bibliothécaires, juristes, hackers, élus et même un DSI. J’espère que vous serez sensibles à ces sujets.

29 janvier 2018 à l’auditorium de la Bibliothèque Universitaire des Langues et Civilisation (Bulac)
65 rue des grands moulins – 75013 Paris
Métro : ligne 14 (Bibliothèque François-Mitterrand)
RER : C (Bibliothèque François-Mitterrand)
Bus : 27, 62, 64, 89, 132, 325, N131
Tramway : T3 (Avenue de France)

La journée regroupera des invités exceptionnels et sera animée par l’excellent Marc Rees, rédacteur en chef de NextInpact. La bonne nouvelle ? il reste quelques places, mais dépêchez-vous !

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