La BPI lance un appel d’offre pour un projet de site collaboratif!

Grâce à de mystérieux informateurs proches des milieux concernés (gnark gnark, mon nom est Session, Bibliobsession), j’ai appris une nouvelle d’importance que je m’empresse de partager avec vous.

Sur le site de la BPI est paru ces jours derniers un appel d’offre intitulé : Assistance à maîtrise d’ouvrage pour la mise en oeuvre d’un sous-site web collaboratif à la Bibliothèque publique d’information

De quoi s’agit-il?

La Bpi souhaite réaliser un site à vocation collaborative, qui constituera une des composantes du « Centre Pompidou virtuel », et qui sera notamment accessible depuis le site de la bibliothèque et depuis celui des bibliothèques partenaires, grâce à un lien fortement visible.

Il s’agit d’un outil collaboratif qui permettrait aux bibliothécaires de lecture publique de valoriser et recommander des contenus multi-supports et multi-thématiques. Il serait également ouvert à la contribution/participation des usagers. Ce projet impliquerait une participation active des bibliothécaires dans les établissements car la richesse du contenu proposé est la garantie de l’intérêt du public. Ce serait une façon pour les bibliothèques d’inscrire la médiation et l’interactivité au cœur de leur projet d’établissement en présentant la richesse encyclopédique de leurs collections et en enrichissant les échanges avec leurs usagers.

Enthousiasmant non ? 🙂

Voilà in extenso le CCTP qui est publié sur le site, via scribd. Prenez le temps de le lire, ça vaut le détour. Tous les autres documents de la consultation sont sur le site de la BPI

Read this document on Scribd: CCTP

Pour tout dire, ce projet est depuis quelques temps dans les cartons et certains biblioblogueurs (dont moi) ont d’ailleurs été consultés au début, il y a environ 18 mois…

Il me semble qu’il s’agit (enfin) d’une initiative nationale d’importance ! Un tel site permettra en effet de fédérer le travail que nous faisons actuellement dans notre coin, ce travail précieux d’éditorialisation de nos catalogues (exemple : des coups de coeurs critiques de livres, disques, etc.). L’effet de réseau et le trafic potentiel d’un site national est de nature à donner une visibilité non seulement à la BPI mais à travers elle de tous les bibliothécaires français. A l’heure où nous devons réaffirmer notre rôle, c’est infiniment précieux !

De nombreuses questions restent encore en suspens et cet appel d’offre n’est que le début d’une aventure à construire… Tout reste à faire, notamment, le plus difficile, concevoir un projet suffisamment bien pensé pour fédérer une communauté d’utilisateurs c’est à dire faire en sorte que chacun s’y retrouve : la BPI ET tous les contributeurs, qu’ils soient institutionnels ou amateurs.

Certains critiqueront une initiative institutionnelle… je ne suis pas d’accord. Je pense qu’il est essentiel qu’un projet institutionnel soit tenté. Le créneau des critiques de bibliothécaires tous supports et tous thèmes est encore presque vierge de la part des acteurs privés (voir ceux qui sont cités au début du CCTP). Les initiatives de réseaux sociaux autour des livres sont essentiellement littéraires (je pense en particulier à Babelio, et même Librarything, dont la communauté française est encore faible). Mais ces réseaux ne sont que très marginalement alimentés par des bibliothèques, du moins de manière officielle. Un projet national tel que lancé par la BPI me semble de nature à décomplexer bon nombre d’établissements sur la nécessité de diffuser vers l’extérieur des critiques, des bibliographies et des documents de médiation à valeur ajoutée. Les bibliothécaires sont aussi plus souvent enclins à participer à un projet institutionnel qu’à un projet du tiers secteur, surtout s’il est porté par la BPI pour les bibliothèques publiques. Comme les données peuvent très facilement se répliquer d’un réseau social à l’autre… il est possible que le contenu proposé puisse être transmis entre sites via des accords, par exemple avec réseaux sociaux…

Le défi est immense et le temps est compté (voir le récent rachat de Shelfari par le géant Amazon) car il est probable que certaines entreprises, par exemple éditeurs de logiciels propriétaires et bien implantés dans le milieu des bibliothèques n’hésiteront pas à essayer de fédérer leurs utilisateurs… ce qui n’est pas négatif dans l’absolu, mais il ne faudrait pas que l’un d’eux réussisse à s’imposer au détriment de la puissance publique.

Ce projet de la BPI est une vraie opportunité de lancer un vrai projet web 2.0 public autour du livre dans lequel les bibliothécaires pourraient trouver une nouvelle interaction et une nouvelle visibilité auprès des internautes amateurs. Hé les gens de la BPI, on compte sur vous pour créer un projet fédérateur et je suis certain que toute la biblioblogosphère se fera une joie de donner son avis et de participer à la construction de cette aventure commune !


Silvae

Je suis chargé de la médiation et des innovations numériques à la Bibliothèque Publique d’Information – Centre Pompidou à Paris. Bibliothécaire engagé pour la libre dissémination des savoirs, je suis co-fondateur du collectif SavoirsCom1 – Politiques des Biens communs de la connaissance. Formateur sur les impacts du numériques dans le secteur culturel Les billets que j'écris et ma veille n'engagent en rien mon employeur, sauf précision explicite.

12 réponses

  1. Renaud dit :

    Le projet est intéressant et ambitieux. L’idée mérite effectivement d’être relayée. Cela dit dans un contexte institutionnel et décentralisé, combien de temps faudra-t-il pour qu’il voit le jour ?
    Le cctp est intéressant mais rien de nouveau sous le soleil a priori. Il reprend ce qui existe déjà pour le transposer à l’ensemble des bibliothèques et à leurs usagers. C’est une excellente idée, mais ce n’est pas très innovant. En même temps, chacun comprend qu’il faut commencer par un socle solide de fonctionnalités avant de proposer des fonctionnalités innovantes.
    Combien de temps pour développer les fonctionnalités communautaires de base (pas de macro planning prévisionnel) ? Techniquement, ce sera un développement spécifique de a à z ou bien un cms est-il envisagé ? Ce ne sont pas les même délais…
    Cette transposition l’univers des bibliothèques n’en demeure pas moins très intéressante. Les bibliothécaires ont certainement des choses passionnantes à dire sur leurs fonds.
    Quid des prêts de livres numériques ? Mais c’est sans doute un autre projet.

  2. Très bonne initiative, soit, mais le temps qu’elle se concrétise elle risque d’être déjà dépassée lors de son lancement 🙁
    Je n’ai pas pu prendre le temps de tout lire, mais apparemment il ne semble pas y être question de doubler la BPI réelle par une BPI virtuelle en 3D sur le Web (?) C’est pourtant l’avenir : les plus grandes bibliothèques universitaires américaines (et d’autres) sont déjà présentes sur Second Life, ainsi qu’une bibliothèque francophone, mais, malheureusement, les bibliothécaires français ne semblent pas suivre sur ce coup là ;-(
    Dommage, car quand j’ai pu en parler à des bibliothécaires francophones (en Belgique et en Suisse) lors de mes conférences ils m’ont semblé, surpris, mais ouverts…

  3. @ Lorenzo : En effet, ce n’est pas le projet. Il me semble que Second Life n’est pas du tout une priorité pour les bibliothèques… ni pour la BPI. Hormis un aspect gadget, en fait je ne voit pas vraiment l’intérêt qu’on les bibliothèques à aler sur cet espace virtuel. (en fait je n’ai jamais vraiment cru à SL)

  4. L’intérêt c’est que c’est un prototype, une sorte de laboratoire de ce que sera le Web dans quelques années, pour dire les choses rapidement du Web 2.1 + 3D 🙂
    Le mot « virtuel » porte à confusion…
    J’ai donné deux conférences en voice chat dans Second Life et cela n’avait rien de virtuel…
    Il ne s’agit aucunement d’un jeu. Les infos en R&D comme quoi le Web évolue vers la 3D sont convergentes et de plus en plus nombreuses. J’aborde cette question versant quid du livre dans ces univers, dans un chapitre dédié dans la deuxième édition (février 2008) de mon livre « Gutenberg 2.0, le futur du livre » (M21 éd.).
    De nouveaux dispositifs de lecture sont également testés dans Second Life…
    Je vous invite à voir le blog de la Bibliothèque francophone pour plus d’infos = http://sldirect.blogspot.com/ qui a, entre autres, implémenté dans SL le Projet Gutenberg…
    Ce qui est dommage c’est qu’il n’y a pas de véritables bibliothécaires dans l’équipe !
    Il faudrait que des professionnels de l’édition et du livre s’investissent dans ce Web 3D. Je pense notamment aux bibliothécaires et aux libraires. Amazon y a un programme de développements…
    A suivre…

  5. BS dit :

    Il n’est jamais trop tard pour bien faire !
    BS qui demande à voir qui pilotera le projet… car si c’est pour confier le codage d’un machin à un prestataire X…

  6. L’intérêt est que Second Life opère en fait comme une sorte de laboratoire, de terrain d’expérimentation pour le Web 3D qui se profile. En gros = Web 2.0 + 3D 🙂
    La R&D de ce Web 3D progresse à grands pas…
    En fait c’est le qualificatif de « virtuel » qui induit beaucoup de personnes en erreur je pense. Il ne s’agit aucunement d’un jeu.
    Pour ma part j’ai déjà donné deux conférences en voice chat dans Second Life et cela n’avait rien de virtuel par rapport aux conférences que je donne par ailleurs!
    Je consacre dans la 2e édition de mon livre « Gutenberg 2.0, le futur du livre » (M21 éd.) un chapitre à ce sujet : L’avenir du livre dans le Web 3D.
    Par exemple, de nouveaux dispositifs de lecture sont testés dans SL.
    Pour plus d’infos je vous invite à aller voir le blog de la Bibliothèque francophone = http://sldirect.blogspot.com/ qui ont, entre autres, implémenté dans SL le Projet Gutenberg 🙂
    Dommage, il est vrai, qu’il n’y ait pas dans leur équipe de véritables bibliothécaires. Je pense qu’il faudrait absolument que des professionnels du livre, libraires et bibliothécaires, s’investissent dans SL. Je suis prêt à les y accompagner. (Amazon y a un espace pour ses développeurs…)
    A suivre…

  7. Mercure dit :

    @Bibliobsession : une « bonne » nouvelle peut en cacher une autre, moins bonne. Vois du côté de tes informateurs. Sinon, à ta disposition.
    @Lorenzo Soccavo : bien d’accord, regret de voir les bibliothécaires (francophones) si peu préoccupés du metavers. Il y a beaucoup d’intérêt à expérimenter.

  8. Ludivine dit :

    en effet très intéressant, où en sont-ils depuis la parution de ce billet ?

  9. @ ludivine : Le cabinet de consultants est sélectionné, la phase d’étude est cours, J’ai rdv la semaine prochaine pour participer à la réflexion. Affaire à suivre.

  10. Ludivine dit :

    on attend donc le CR sur le blog 😉

  11. Arnaudolivier93 dit :

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  1. 4 septembre 2008

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