De l’usage des « pages de renvois » comme outils de médiation numérique
Je vais vous présenter une nouvelle fonctionnalité implantée sur mon blog avant l’été. Il s’agit de Landing pages. On pourrait un peu trop vite traduire landing pages par « pages d’atterrissage », mais ce serait oublier la très officielle traduction de l’office Québécois de la langue française qui préconise « pages de renvois« .
Définition : Page Web publicitaire vers laquelle renvoie un hyperlien, à la suite d’un clic de l’internaute sur une publicité en ligne ou dans un courriel commercial, et dont le rôle est de confirmer et de renforcer, par son contenu, l’attrait de l’offre initiale. Le terme page d’arrivée, utilisé à tort par certains pour désigner la page d’accueil (home page), n’a pas été retenu, car il risque de créer une certaine confusion avec la présente notion. Le terme page d’atterrissage n’a pas été retenu à cause de son manque de précision. Le mot atterrissage ne convient pas dans ce contexte.
Au passage, notons la précision et la créativité des Québécois pour la traduction en français de mots anglais, là où nous français, nous contentons trop souvent d’anglicismes paresseux… Parlons donc si vous le voulez bien de « pages de renvois ».
Voilà ce que ça donne sur Bibliobsession, grâce au Plugin Landing sites pour WordPress que j’ai modifié pour l’adapter à mon blog. A l’issue d’une recherche sur Google avec les termes « scanner bibliothèque » :
En terme d’analyse de trafic, il s’agit de diminuer le taux de rebond, c’est-à-dire les requêtes qui aboutissent à votre site, mais pour lesquelles les internautes ne restent pas. l’idée est donc d’essayer des les intéresser à vos contenus dès l’arrivée sur le site, juste après la recherche, en leur proposant une page d’accueil personnalisée. Bon je dois avouer que le résultats n’est pas spectaculaire après un moi d’utilisation…le taux de rebond n’a pas bougé (toujours autour de 60%), mais peut-être la période de teste est-elle trop courte?
Imaginez un instant l’efficacité de cet outil au service d’un catalogue de bibliothèque d’une taille suffisamment importante pour que les renvois et les recommandations entre titres soient pertinents. Cela permettrait de mettre en œuvre une sérendipité non pas seulement une fois que l’internaute à trouvé ce qu’il cherche mais au tout début de sa recherche, au moment où, bien souvent il tâtonne avant de trouver ce qu’il cherche… ou pas, ou de trouver quelque chose d’autre (ou alors de casser son ordi). Bien sûr cela suppose encore une fois que nos catalogues soient indexés par les moteurs de recherche, ce qui n’est pas le cas de l’écrasante majorité aujourd’hui. Libérons nos données, elles sont notre bien le plus précieux !
Les pages de renvois apparaissent bien comme un outil de médiation numérique puisqu’il s’agit bien de favoriser la rencontre entre une offre et une demande documentaire par des moyens numériques, dans le cadre des objectifs de politique publiques propres à une bibliothèque. Parce qu’il est de plus en plus évident que les moyens d’atteindre ces objectifs de politiques publiques sont les mêmes que ceux qui servent à atteindre des objectifs commerciaux. On pourrait même dire que le fameux taux de transformation pour un site de bibliothèque pourrait se traduire non pas par un achat, mais par un emprunt ou une consultation… d’ailleurs beaucoup de catalogues de bibliothèques proposent de mettre les notices des livres dans des « paniers ». Cette proximité avec les techniques de ventes pour des objectifs non commerciaux est une vraie chance, c’est le terreau de la richesse des expérimentations possibles en terme de médiation numérique là où règne la longue traîne. Reste à définir des critères d’évaluation adaptés aux bibliothèques. Je vous en dirai plus lorsque j’aurai reçu et lu la récente mise à jour de la norme ISO 11620 qui entend redéfinir les indicateurs de mesure des performances d’une bibliothèque sur le web.
Pour aller encore plus loin… Fred cavazza himself évoque la « segmentation post clic » :
La segmentation post-clic, où il n’est plus question de landing page (une page qui essaye de convaincre toutes les cibles) mais de landing path (un dispositif plus élaboré qui adapte le discours et les arguments selon des cibles pré-définies et les oriente vers des tunnel de conversions spécifiques) – Lire à ce sujet : Segment Right After That First Click.
Je me demande d’ailleurs si en plus de demander à nos SIGB d’être de très bons gestionnaires de contenus open source, il ne nous faudra pas aussi acquérir ou externaliser des compétences en matières d’ergonomie web et de référencement. Car ces logiques de trouvabilité ou son synonyme, la repérabilité deviennent de plus en plus complexe, au point de que certains parlent de l’art du référencement, comme jadis des bibliothécaires ont pu parler de l’art du cataloguage….
Et si au fond, le cataloguage d’hier était remplacé par le référencement d’aujourd’hui, c’est-à-dire la capacité à mettre en oeuvre des systèmes de création, de gestion et de diffusion de données et de métadonnées et à en assurer la médiation et la trouvabilité ?
bien bien :data is the new intel inside….
« libérons nos données…., ouvrons nos catalogues car nos richesses sont là et dans nos connaissances des publics qui nous permettent d’exploiter la longue traîne de nos collections…
la route est longue mais la voie est libre dixit framasoft.
Je viens de terminer « comment le web change le monde »…
Merci du conseil car pour moi c’est le meilleur livre que j’ai lu sur le phénomène web 2.0.
Complet et analytique beaucoup de professionnels gagneraient à sa lecture
@ biblioroots : ravi d’avoir contribué à te faire découvrir ce livre!