Mon titre est assez clair je crois… d’après ce site sur la BD :
Successeur du guide BD de la Fnac publié en 2005, et dont le succès a été largement démontré puisqu’il s’en est vendu 43 000 exemplaires, ce nouvel ouvrage dresse une liste de 100 titres jugés incontournables parmi ceux parus ces deux dernières années.
J’avais été séduit il y a quelques temps par la qualité du guide BD de la FNAC, comme outil de médiation qui pouvait largement inspirer des bibliothécaires, tant dans sa forme que dans les choix de titres. Bon la crise économique est passée par là, les nouveaux guides sont d’un format plus petit, bien moins étoffés, même si on retrouve les incontournables recommandations et les classements thématiques. Ils sont vendus 3 euros. A signaler que d’autres guides sont sortis sur le même principe : un la littérature étrangère et l’autre dans le domaine musical : le guide soul funk. Bon j’aime bien l’initiative, parce que la forme est attractive qui s’adresse à un large public; un vrai document de médiation, même si des sites web comme Librarything et d’autres sont capables aujourd’hui de faire ce type de recommandations de manière personnalisée.
A chaque fois que je vois ces guides, je me dis que des bibliothécaires bien organisés pourraient largement créer, et diffuser de tels outils de recommandation de manière nationale… à condition de s’unir, histoire d’éviter d’être perçus médiatiquement à travers Lire en fête… 🙄
Force est de constater qu’aucune bibliographie produite par des bibliothécaires (à ma connaissance), toute enrichie qu’elle soit n’est de nature à être perçue par des amateurs comme un document de référence… Nous ne manquons pourtant ni de compétences (g)locales, ni de structures de coopération globales, ni même de lieux de diffusion, alors ? Et si une des solutions pour voir émerger ce type de projet global passait par une mutualisation de critiques ? Et si, cette mutualisation pouvait, plus facilement que par le passé, aboutir à une démarche de Rétropublication, comme l’a baptisée Léo Scheer, selon le terme consacré ? Et si ma tante en avait la parution récente de deux magazines montraient le succès à la fois du positionnement et de la démarche de « recommandations éditorialisée » ? (on peut rêver non ?).
Et si nous pouvions en tant que bibliothécaires trouver un positionnement pour un contenu de qualité avec une forme s’inspirant de celle de ces guides, et sans rien à voir non plus avec Télérama qui vient aussi de proposer une opération commerciale un guide des critiques sous forme d’un Hors série. Si le positionnement joue sur le quantitatif (12 000 critiques, pour 15 euros…), certains émettent des doutes (justifiés) sur la notion même de critique pour ce « guide » :
En fait, ce «Hors-série» que Télérama appelle «Guide» n’est pas autre chose qu’un dictionnaire des films, dont le rayon cinéma est déjà bien encombré. Il est exactement conforme dans son principe à ceux disponibles chez Larousse, Bouquins, etc. Le seul mot qui le distingue et permet le travestissement de sa forme éditoriale, c’est celui de «critique», là où les autres dictionnaires ne prétendent qu’à des «articles» ou des «notules». Le paradoxe, c’est que ce guide vide le mot «critique» de son sens à mesure qu’il le surexploite : quatre lignes sur un chef-d’oeuvre de Satyajit Ray, cela n’a rien de grave, mais est-ce bien de la critique ?
Voilà me semble-t-il ce qu’il faut éviter, il y a une marge de manoeuvre entre la « notule » et la critique de cinéphile non ?